Quelque 14 millions de Maliens élisaient dimanche leur président au second tour d'un scrutin pour lequel l'ancien premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta est favori face à son rival Soumaïla Cissé. Les 21'000 bureaux de vote devaient fermer à 18h00 (20h00 en Suisse).
Le début du vote à Bamako a été perturbé par de fortes pluies, mais tout semblait rentré dans l'ordre dans l'après-midi et de nombreux habitants de la capitale se rendaient aux urnes.
Les deux candidats Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé ont appelé au "calme et à la sérénité" après avoir voté à Bamako. Dans les grandes villes et régions administratives du nord du pays, Gao, Tombouctou et Kidal, le vote se déroulait également sans incident, selon des témoins.
Plusieurs centaines d'observateurs
Le scrutin est surveillé par plusieurs centaines d'observateurs nationaux et internationaux et sa sécurité est assurée par l'armée malienne, les Casques bleus de la MINUSMA et l'armée française.
Les résultats officiels devraient être annoncés en milieu de semaine, le temps de récupérer les données des bureaux de vote les plus reculés.
Le second tour de la présidentielle de dimanche, deux semaines après un premier tour réussi en dépit de craintes d'attentats jihadistes, doit rétablir l'ordre constitutionnel interrompu par un coup d'Etat militaire, le 22 mars 2012, qui a précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes liés à Al-Qaïda.
La tâche du vainqueur sera rude, car le Mali vient de vivre la plus grave crise de son histoire récente qui a laissé exsangue le pays.
Coup d'Etat et exactions
Cette sombre période a débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touaregs dans le nord du pays, suivie en mars 2012 par un coup d'Etat qui a renversé le président Amadou Toumani Touré. Des groupes criminels et jihadistes ont ensuite pris le contrôle du Nord, commettant de nombreuses exactions avant d'en être chassés, en 2013, après une intervention militaire française.
Le conflit a poussé 500'000 personnes à fuir leur domicile. Il a accentué la pauvreté et ravivé les haines entre les différentes communautés du pays, Touareg et Arabes d'un côté assimilés aux rebelles et aux jihadistes, Noirs majoritaires de l'autre.