Le Premier ministre tchèque de centre droite Petr Necas a annoncé dimanche soir qu'il démissionnerait lundi. Reconnaissant sa responsabilité dans un scandale de corruption politique et d'abus de pouvoir touchant sa plus proche collaboratrice, il a tenté toutefois de sauver la coalition.
"Je démissionnerai demain (lundi) du poste de Premier ministre. Je suis conscient de ma responsabilité politique", a déclaré M. Necas, au cours d'un point de presse tenu au terme d'une réunion des chefs de la coalition gouvernementale.
M. Necas a plaidé pour la continuation de l'actuelle coalition tripartite de centre droite jusqu'aux législatives normalement prévues en mai 2014, mais avec un nouveau Premier ministre qui serait proposé par son parti ODS.
Le nom du ministre de l'Industrie et vice-président de l'ODS, Martin Kuba, a été souvent cité dimanche par la presse tchèque comme celui de son successeur potentiel. M. Necas a précisé qu'il allait également quitter le poste de chef de l'ODS qu'il occupe depuis 2010.
Pour devenir réalité, la solution proposée par M. Necas doit nécessairement obtenir le feu vert d'au moins 101 députés, au sein d'une chambre basse de 200 sièges.
Possibles élections anticipées
Composé des partis de droite ODS et TOP 09 du chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg ainsi que de la petite formation centriste LIDEM, la coalition au pouvoir depuis 2010 ne dispose toutefois pas de majorité parlementaire, depuis 2012.
L'opposition de gauche s'oppose avec véhémence à cette solution "hors réalité" selon elle et continue de réclamer l'organisation d'élections anticipées.
Influente directrice de son cabinet présentée comme sa petite amie dans la presse populaire, Jana Nagyova, 48 ans, a été mise en détention provisoire samedi, après avoir été inculpée pour avoir organisé la corruption politique et utilisé pour ses intérêts personnels le service de renseignement militaire pour une filature illégale de l'épouse de M. Necas dont il en est train de divorcer.
Deux généraux et un colonel du renseignement militaire sont aussi inculpés. L'affaire a démarré dans la nuit de mercredi à jeudi, avec une série sans précédent d'opérations de police et d'arrestations effectuées notamment au siège du gouvernement et du ministère de la Défense.