Le cessez-le-feu en vigueur dans l'est de l'Ukraine depuis 24 heures est "globalement respecté" par l'armée et les séparatistes prorusses, se sont félicités samedi les présidents ukrainien Petro Porochenko et russe Vladimir Poutine. Les rebelles, eux, exigent leur "indépendance".
Samedi matin, rebelles et forces gouvernementales se sont encore mutuellement accusés d'avoir violé le cessez-le-feu entré en vigueur vendredi à 18h00. Il y aurait eu des tirs sur leurs positions respectives dans et autour des fiefs rebelles de Donetsk et de Lougansk. Mais selon des journalistes de l'AFP à Marioupol et Donetsk, la journée s'est déroulée dans le calme.
Lors d'une conversation téléphonique, MM. Porochenko et Poutine ont eux "constaté que le régime de cessez-le-feu était globalement respecté. Ils ont discuté de mesures à prendre pour que le cessez-le-feu ait un caractère durable", a indiqué la présidence ukrainienne.
Les rebelles de leur côté ont exigé leur "indépendance", après les négociations vendredi à Minsk entre le "groupe de contact" composé de l'Ukraine, de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et les séparatistes.
"L'essentiel qui reste, c'est la reconnaissance d'une république autonome et indépendante au sein de la République populaire de Donetsk (DNR) ou au sein de Novorossia" (Nouvelle Russie, terme utilisé par le président russe pour désigner plusieurs régions de l'est et du sud de l'Ukraine), a déclaré le président du parlement de la DNR Boris Litvinov.
Et d'estimer que parmi les conditions de Kiev, seules "deux sont acceptables pour nous: le cessez-le-feu et l'échange de prisonniers".
Le "Premier ministre" de la république autoproclamée de Donetsk Alexandre Zakhartchenko a précisé que les séparatistes devaient transférer samedi leurs prisonniers de guerre à Kiev. Le gouvernement ukrainien devrait faire de même lundi avec les rebelles retenus.
La trêve annoncée à Minsk n'a pas convaincu les Occidentaux, qui ont accusé ces derniers jours la Russie d'avoir déployé des troupes régulières dans l'est de l'Ukraine.
Dans ce climat de scepticisme, les 28 Etats membres de l'Union européenne se sont mis d'accord vendredi soir pour de nouvelles sanctions contre Moscou.