Le maire de Toronto Rob Ford a perdu lundi ses pouvoirs exécutifs, transférés par le conseil municipal à son numéro 2. Mais il conserve son titre de maire ainsi que la confiance du Premier ministre canadien Stephen Harper, du même bord politique que lui.
Critiqué de toutes parts depuis ses aveux sur sa consommation de crack et ses abus d'alcool et à cause de ses propos salaces, l'indétrônable édile n'a plus que le titre de maire de la quatrième ville d'Amérique du Nord. Toutefois, pour le Premier ministre conservateur, le maire de Toronto reste bien Rob Ford, avec qui "il va continuer à travailler".
Les conseillers municipaux ont voté une série de motions qui font du numéro 2 de la municipalité, Norm Kelly, le nouveau dirigeant de la métropole canadienne.
Bien qu'il reste officiellement en poste, M. Ford a perdu le pouvoir de présider et de décider de l'ordre du jour du conseil exécutif, organe qui gère au jour le jour la ville. Une partie du personnel de son cabinet et les fonds spéciaux alloués normalement au maire ont aussi été transférés au numéro 2, jusqu'en novembre 2014 et l'installation d'un nouveau conseil municipal après les prochaines élections.
Norm Kelly était déjà autorisé depuis vendredi à nommer les présidents des commissions municipales et surtout à assurer en cas d'urgence la gestion de la ville.
Le maire haut en couleur, élu en 2010 grâce à l'appui des banlieues, a d'ores et déjà promis de porter l'affaire devant la justice, qualifiant l'initiative du conseil de "coup d'Etat moderne". "Vous venez d'attaquer le Koweït", a-t-il lancé, furieux, à ses collègues quelques instants avant le vote, promettant une réponse aussi vigoureuse que celle de George Bush après l'invasion du Koweït par les troupes irakiennes en 1990.