Des dizaines de milliers d'Italiens dans la rue

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en Italie lors d'une grève générale contre les mesures économiques et sociales du gouvernement de centre-gauche de Matteo Renzi. Malgré la pression des syndicats, le gouvernement entend bien poursuivre ses réformes.

"Si nous renvoyons les réformes, nous nous condamnons à un lent déclin. Il faut avoir le courage de changer les choses", a précisé M. Renzi devant la presse italienne, au cours d'un déplacement en Turquie.

La principale cible de la colère syndicale reste le "Jobs Act", la réforme du marché du travail voulue par M. Renzi pour encourager les embauches. La loi, adoptée la semaine dernière par le Parlement, prévoit de faciliter les licenciements et de réduire les droits et protections des salariés dans leurs premières années de contrat. Les syndicats dénoncent aussi le projet de budget 2015, jugeant ses mesures de relance de l'économie insuffisantes.

"Erreur"

"Le gouvernement commet une erreur en éliminant la discussion et la participation" des syndicats à l'élaboration des lois, a affirmé Susanna Camusso, secrétaire générale de la CGIL (gauche), principale confédération italienne. "Le gouvernement doit choisir entre le conflit et le dialogue", a-t-elle insisté.

La secrétaire d'Etat de M. Renzi, Teresa Bellanova, attachée au ministère du Travail et de l'Emploi, a démenti pour sa part l'absence de concertation que dénoncent aussi les syndicats. "Le temps des réunions enfumées est révolu, mais il n'existe ni hostilité, ni fermetures préconçues à leur endroit", a-t-elle souligné.

"La grève générale d'aujourd'hui est sans aucun doute le signe d'une tension notable entre le gouvernement et les syndicats", a relevé de son côté le président de la République Giorgio Napolitano.

Selon des sources syndicales, il y avait 50'000 manifestants à Milan, 70'000 à Turin, 40'000 à Rome, 50'000 à Naples, 15'000 à Palerme, et une cinquantaine de manifestations au total devaient se dérouler dans la journée.

De brefs heurts ont opposé des manifestants aux forces de l'ordre à Milan, Turin et Rome. La police a dit avoir procédé à plusieurs interpellations lors d'accrochages avec des manifestants qui lançaient des fusées éclairantes et d'autres projectiles sur les forces de l'ordre.

/ATS


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