Le principal groupe jihadiste égyptien prête allégeance à l'EI

Les jihadistes d'Ansar Beït al-Maqdess ont annoncé lundi qu'ils prêtent allégeance à l'organisation Etat islamique (EI). Le groupe basé dans le Sinaï revendique de nombreux attentats contre l'armée et la police en Egypte depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en été 2013.

"Nous annonçons prêter allégeance au calife Ibrahim Ibn Awad... pour écouter et obéir", a annoncé Ansar Beït al-Maqdess dans un enregistrement audio posté sur son compte Twitter. Il fait référence à Abou Bakr al-Baghdadi, chef du groupe EI qui s'est emparé d'une bonne partie de la Syrie et l'Irak, commettant des atrocités contre les civils.

Ansar Beït al-Maqdess, dont le nom signifie "Les partisans de Jérusalem", avait dit jusqu'alors s'inspirer d'Al-Qaïda, mais annoncé récemment qu'il "soutenait" l'EI. Dès sa naissance en 2011, le groupe avait mené des attaques à la roquette sur le territoire israélien et attaqué l'armée dans la péninsule du Sinaï, bastion de groupes armés islamistes.

Venger les partisans de M. Morsi

Ces derniers mois, Ansar Beït al-Maqdess a justifié ses attentats pour "venger" les partisans de M. Morsi. Le groupe a pris soin de demander aux civils musulmans de se tenir éloignés de ses cibles, l'armée et la police.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Hani Abdel Latif, a estimé que l'annonce du groupe jihadiste ne modifierait pas l'attitude des autorités égyptiennes. Celles-ci ont juré d'"éliminer les terroristes (...) Il s'agit de noms différents pour les mêmes terroristes", a-t-il déclaré.

Répression des Frères musulmans

Le 3 juillet 2013, le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, a destitué et fait arrêter M. Morsi. Il invoquait les millions d'Egyptiens descendus dans la rue pour réclamer son départ.

Depuis, policiers et militaires ont tué plus de 1400 manifestants qui réclamaient le retour de M. Morsi. Et plus de 15'000 de ses partisans ont été emprisonnés, essentiellement des membres des Frères musulmans, la confrérie islamiste de M. Morsi qui avait remporté toutes les élections depuis la chute de Moubarak en 2011.

Des centaines de personnes ont été condamnées à mort dans des procès de masse, expédiés en quelques minutes. La quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans, dont M. Morsi, encourent la peine de mort dans plusieurs procès.

/ATS


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