Vladimir Poutine a indiqué mercredi à l'Ukraine que Moscou ne fera pas d'autres offres sur le prix du gaz. Même si la situation s'est un peu détendue à la suite du délai accordé par Gazprom à Kiev pour rembourser sa dette gazière, les négociations organisées à Bruxelles n'ont pas donné de résultat.
L'Ukraine campe sur son refus de la proposition russe d'une ristourne de 100 dollars (90 francs) qui ramènerait à 385 dollars (345 francs) le prix du millier de m3 de gaz.
L'échec de ces pourparlers maintient le risque pour l'Union européenne de voir ses approvisionnements perturbés en cas de coupure du gaz à l'Ukraine, pays par lequel transite près de la moitié du gaz qu'elle achète à la Russie.
M. Poutine a signifié, lors d'une réunion du gouvernement à Moscou, qu'il s'agissait du dernier prix. "Si nos propositions sont rejetées, alors nous passerons à une autre phase, ce n'est pas notre choix. Nous ne le souhaitons pas", a-t-il ajouté.
Le ministre ukrainien de l'Energie, Iouri Prodan, a maintenu le refus ukrainien à l'issue des négociations à Bruxelles. Celles-ci ont été menées avec son homologue russe Alexandre Novak et le commissaire européen à l'Energie, Gunther Oettinger.
Aucun nouveau rendez-vous n'a été fixé, mais les négociations vont continuer à tous les niveaux, a assuré M. Oettinger. Ce dernier juge que la proposition russe pouvait être "à un niveau acceptable" si Moscou s'engageait à accorder ce tarif pour au moins un an.
De son côté, Gazprom a repoussé au 16 juin son ultimatum à l'Ukraine sur le remboursement de sa dette gazière, avec à la clef le passage à un système de prépaiement qui pourrait signifier la coupure de l'approvisionnement.
Alors que les négociations piétinent, les heurts se poursuivaient en Ukraine. Des hommes équipés d'armes automatiques ont pris le contrôle des locaux des services de sécurité (SBU) à Makiïvka, troisième ville de la région de Donetsk.