Oscar Pistorius ira-t-il en prison ? Reconnu non coupable de meurtre mais coupable d'homicide involontaire pour avoir abattu sa petite amie en 2013, il est revenu au tribunal à Pretoria où sa défense va tenter d'arracher la peine la plus légère possible.
Le champion paralympique sud-africain a passé huit jours en détention dans un commissariat suite au drame du 14 février 2013. Il est depuis en liberté sous caution. La juge, Mme Thokozile Masipa, pourrait mettre sa décision en délibéré et ne pas se prononcer immédiatement.
Lundi matin, le premier témoin appelé à la barre a été la psychologue Lore Hartzenberg, citée par la défense. Oscar Pistorius, en costume sombre et cravate noir, s'est installé calmement dans son box.
Incarcération, prison avec sursis, arrêts domiciliaires, simple amende: toute la gamme des sanctions est envisageable, et M. Pistorius a peut-être une chance de ne pas être emprisonné du tout. Le code pénal sud-africain ne prévoit aucune peine automatique pour homicide involontaire.
Selon la jurisprudence, d'autres facteurs pourraient interférer: les remords exprimés par l'athlète âgé de 27 ans, son casier judiciaire vierge, la nécessité ou non de le maintenir derrière des barreaux pour protéger d'autres vies humaines.
La juge pourrait aussi entendre la famille de Reeva Steenkamp, la jeune mannequin tuée, si elle vient témoigner, comme c'est la pratique avant la sentence en Afrique du Sud. Interrogé sur ce point par l'AFP, le parquet n'a pas souhaité confirmer ni démentir.
Dans un verdict choc rendu le 12 septembre qui a surpris une partie du monde judiciaire sud-africain et profondément meurtri les Steenkamp, la juge a conclu que M. Pistorius n'était pas coupable de meurtre mais d'imprudence.
Le jeune homme encourait la perpétuité. Il a toujours affirmé avoir ouvert le feu par erreur sur la porte fermée des toilettes pour neutraliser un individu qu'il avait pris pour un cambrioleur.
Le parquet pourrait faire appel mais dans l'immédiat, la juge a considéré qu'il n'avait pas apporté durant le procès la démonstration que le sportif avait une intention homicide. Elle lui a laissé le bénéfice du doute.