Le sarin, puissant gaz mortel au simple contact avec la peau
Le sarin est un puissant gaz neurotoxique, inodore et invisible, découvert en 1938 en Allemagne. Les rebelles syriens en ont fait usage, selon Carla del Ponte, membre de la Commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'Homme en Syrie.Outre son inhalation, le simple contact avec la peau de ce gaz organophosphoré bloque la transmission de l'influx nerveux et entraîne la mort par arrêt cardio-respiratoire. La dose létale est d'un demi-milligramme pour un adulte.Les victimes se plaignent d'abord de maux de tête violents et présentent des pupilles dilatées. Surviennent ensuite convulsions, arrêts respiratoires et coma précédant la mort.Il peut être utilisé en aérosol, notamment à partir de l'explosion de munitions, mais également servir à empoisonner l'eau ou la nourriture, selon le Center for Disease and Control Prevention (CDC) d'Atlanta, aux Etats-Unis.Des vêtements entrés en contact avec des vapeurs de sarin de façon continue peuvent contaminer d'autres personnes pendant encore une demi-heure après l'exposition, selon le CDC, qui précise que des antidotes existent.Découvert par hasardLa fabrication de sarin est un processus complexe, mais c'est par hasard, en travaillant sur de nouveaux pesticides, que des chimistes allemands d'IG Farben l'ont découvert en 1938. Le mot sarin est un acronyme, tenant son nom de ses inventeurs: Schrader, Ambros, Rüdiger et le "in" de Van der Linde.Il a été utilisé comme arme chimique lors du conflit Iran-Irak dans les années 1980, puis par la secte "Aum Vérité Suprême" dans un attentat perpétré le 20 mars 1995 dans le métro de Tokyo. Des membres de la secte, équipés de sacs remplis de sarin sous forme liquide qu'ils avaient percés avec un parapluie, avaient ainsi tué douze personnes et blessé des milliers d'autres.Des "centaines de tonnes"Le régime syrien, qui a reconnu pour la première fois le 23 juillet 2012 posséder des armes chimiques, disposerait de "centaines de tonnes" d'agents chimiques divers, selon le centre d'études sur la non-prolifération à l'Institut Monterey, aux Etats-Unis.Le 24 avril dernier, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel avait indiqué que selon certaines agences américaines du renseignement, le régime syrien avait utilisé du sarin à petite échelle en Syrie, sans détenir de preuve formelle.Damas disposerait également de gaz VX, un autre neurotoxique dérivé du sarin, encore plus puissant. /SERVICE