Les dirigeants européens ne sont pas parvenus jeudi soir à convaincre l'Ukraine de signer un accord d'association historique avec l'UE, à l'issue d'une nouvelle journée de tractations. D'après plusieurs sources diplomatiques, il y a peu de chance que l'accord soit paraphé vendredi.
"Malheureusement, il semble que les arguments" en faveur de la signature "n'aient pas atteint le président" Viktor Ianoukovitch, a déclaré la présidente lituanienne Dalia Grybauskaité à l'issue d'un dîner entre les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 Etats de l'UE et des six anciennes républiques soviétiques membres du Partenariat oriental. "Jusqu'à présent, les positions n'ont pas changé."
Les nouveaux membres venus de l'Est de l'Europe "ont expliqué qu'au cours des 15 dernières années, ils avaient fait des progrès justement grâce à ce genre d'accords" préalables à leur entrée dans l'UE en 2004, a indiqué la présidente lituanienne. Malgré ces explications, le président Viktor Ianoukovitch est resté inflexible.
Censé contribuer à la modernisation politique et économique de ce pays de 46 millions d'habitants, l'accord comporte un important volet commercial permettant l'ouverture du vaste marché européen. Mais Kiev, qui reste très dépendant de la Russie pour ses exportations et ses livraisons de gaz, a préféré renoncer la semaine dernière face aux menaces russes.
"J'ai peu d'espoir que cela aboutisse cette fois, mais la porte reste ouverte", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, qui devait s'entretenir avec M. Ianoukovitch vendredi matin avant la reprise des travaux du sommet. Le président français François Hollande doit, lui, le rencontrer en début d'après-midi.
Le revirement de Kiev a déclenché la colère de l'opposition pro-européenne qui manifeste depuis plusieurs jours sur la place de l'Indépendance, au coeur de la capitale. L'UE affirme sans relâche que l'accord est non seulement toujours "sur la table" du sommet, mais qu'il le restera après, en suggérant qu'il pourrait encore être signé dans les prochains mois.