Une coalition islamiste chapeautée par les Frères musulmans, la confrérie de Mohamed Morsi, a appelé samedi au "dialogue" pour sortir de la crise politique. De leur côté, des juges égyptiens ont recommandé samedi la dissolution du parti Liberté et Justice (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans.
Dans un communiqué, cette coalition qui dénonce un coup d'Etat et refusait de reconnaître les nouvelles autorités installées par l'armée "appelle toutes les forces révolutionnaires, les partis politiques et les personnalités patriotiques à entamer un dialogue profond afin de sortir de la crise actuelle".
Depuis le coup de force contre le seul président jamais élu démocratiquement du pays, le gouvernement intérimaire mène lui une répression implacable contre ses partisans.
La coalition, qui continue à organiser des manifestations chaque semaine en dépit de la violente répression, prône l'"opposition pacifique" et appelle à la "fin de l'effusion de sang" et à l'arrêt des "campagnes de haine dans les médias".
Avant d'entamer le dialogue, elle réclame la libération des prisonniers et la réouverture des médias islamistes fermés dès la destitution et l'arrestation de M. Morsi le 3 juillet.
En revanche, le retour au pouvoir de M. Morsi, habituellement posé comme condition préalable à toute négociation, n'est cette fois évoqué que de façon évasive.
La coalition demande"le retour à la légitimité constitutionnelle et au processus démocratique incluant tous les mouvements politiques, sans qu'aucun ne monopolise le processus ou en soit exclu".
De leur côté, des juges égyptiens ont recommandé l'interdiction du PLJ au tribunal administratif qui étudie cette possibilité pour ses liens avec la confrérie et pour avoir contrevenu à la loi régissant la constitution de partis sur une base religieuse. Ces recommandations seront examinées lors d'une audience le 15 février, a indiqué l'agence officielle MENA.