Les autorités turques ont étendu samedi aux secteurs bancaire et des télécommunications la purge massive qui touchait jusqu'à présent la police et la magistrature. Cette décision est une nouvelle conséquence du scandale de corruption entachant le gouvernement.
Trois responsables haut placés de l'organisme de surveillance de l'agence turque de régulation bancaire (BDDK) ont été destitués et cinq chefs de service de la Direction des télécommunications (TIB) démis de leurs fonctions, selon les médias locaux. Une douzaine de personnes ont aussi été licenciées à la télévision d'Etat TRT.
Depuis que le parquet d'Istanbul a lancé un coup de filet anticorruption dans l'entourage du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ce dernier mène une guerre ouverte contre son ex-allié Fethullah Gülen, qui dirige une puissante confrérie religieuse omniprésente dans la police et la magistrature.
Selon le journal "Hürriyet", cette nouvelle vague de licenciements, après la destitution de vingt procureurs jeudi et de plus de mille policiers depuis mi-décembre, ferait suite à la divulgation d'enregistrements supposés appartenir à Fethullah Gülen. "Nous avons des hommes au BDDK", a écrit le journal, citant l'un des intervenants sur ces enregistrements.
Vendredi, le Fonds d'assurance des dépôts d'épargne saisissait aussi les avoirs du candidat aux élections municipales à Istanbul du Parti républicain du peuple, principale formation d'opposition en Turquie, arguant qu'il n'avait pas, avec neuf autres créanciers, remboursé un prêt de 3,5 millions de dollars contracté en 1998, toujours selon Hürriyet.