Des milliers de partisans de Mohamed Morsi étaient rassemblés vendredi au Caire pour exiger le rétablissement dans ses fonctions du président islamiste destitué par l'armée égyptienne le 3 juillet. Leurs adversaires, libéraux et laïques, préparaient également des manifestations dans la capitale, où l'on craint de nouvelles violences.
Aucun compromis ne semble en vue entre les deux camps qui paraissent irréconciliables. Les Frères musulmans, mouvement dont est issu Mohamed Morsi, dénoncent un "coup d'Etat militaire" mené par le général Abdel Fattah al Sissi contre le premier président élu démocratiquement en Egypte.
L'armée affirme n'avoir fait que répondre aux exigences de la population en déposant un chef d'Etat incompétent et de plus en plus contesté. Le nouveau gouvernement par intérim, dirigé par l'économiste libéral Hazem el Beblaoui, ne comprend aucun islamiste.
Des milliers de partisans de M. Morsi poursuivent leur sit-in devant la mosquée Rabaa Adaouia dans le quartier de Nasr City. "Ce soir, ce soir, Sissi tombera!", scandait vendredi la foule, devant un grand portrait du président destitué portant l'inscription: "Ensemble pour défendre la légitimité".
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui était vendredi matin en Jordanie, a téléphoné au nouveau ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil Fahmy. Il lui a souhaité du succès pour la période de transition.
"Certains veulent suivre la voie du sang"
Jeudi soir, lors de sa première allocution depuis sa prise de fonctions le 4 juillet, le président par intérim Adli Mansour a promis de combattre tous ceux qui chercheraient à déstabiliser le pays.
"Nous traversons une phase critique. Certains veulent que nous basculions dans le chaos, alors que nous voulons aller vers la stabilité. Certains veulent suivre la voie du sang", a-t-il dit. "Nous nous battrons jusqu'au bout pour assurer la sécurité."
Les mesures de sécurité ont été renforcées dans la capitale. Dix véhicules blindés de transport de troupes ont pris position sur un pont du Nil qui conduit à la place Tahrir, lieu de réunion des anti-Morsi.