Les shebab somaliens liés à Al-Qaïda ont revendiqué samedi soir sur leur compte Twitter l'attaque contre un centre commercial de Nairobi. Le dernier bilan des victimes fait état d'au moins trente morts et soixante blessés. Un suspect blessé dans la fusillade aurait été arrêté.
"Les moujahidines ont pénétré aujourd'hui vers midi dans Westgate", le centre commercial où a eu lieu l'attaque, indique un message posté sur leur compte peu après 20h00 (suisse). "Ils ont tué plus de 100 infidèles kényans et la bataille se poursuit", ont affirmé les islamistes.
Ils justifient l'attaque comme des représailles à l'intervention de l'armée kényane depuis deux ans dans le sud de la Somalie contre le groupe islamiste, rappelant avoir "prévenu le Kenya à de nombreuses reprises".
"Ce que les Kényans voient à Westgate, c'est de la justice punitive pour les crimes punis par leurs soldats" impliqués dans le conflit somalien, car "par la terre, par les airs et par la mer, les forces kényanes ont envahi notre patrie musulmane, tuant des centaines de musulmans dans ces opérations et en déplaçant des milliers d'autres", ont justifié les shebab sur leur compte Twitter.
Ils affirment avoir, "en de nombreuses occasions, prévenu le gouvernement kényan que le maintien de ses forces en Somalie aurait des conséquences dramatiques". "Le message que nous envoyons au gouvernement et à la population kényane est et sera toujours le même: retirer toutes vos forces de notre pays", ajoutent les shebab.
L'armée kényane était entrée en Somalie en 2011, et se maintient depuis dans le sud du pays, dans le cadre d'une force africaine multinationale soutenant le gouvernement somalien face aux islamistes.
Suspect arrêté
La police avait indiqué auparavant qu'un suspect blessé dans la fusillade de Nairobi avait été arrêté et évacué à l'hôpital sous escorte armée.
Les assaillants, qui s'exprimaient en arabe ou en somali selon des témoins, ont fait irruption à la mi-journée dans le centre commercial "Westgate Mall".
Ils ont ouvert le feu à l'arme automatique et à la grenade sur la foule cosmopolite composée d'Africains, d'Indiens et d'Occidentaux, pour la plupart d'entre eux des clients, ainsi que sur le personnel du centre.