Après trois nuits de heurts, les autorités de Hong Kong ont proposé samedi de rouvrir mardi les négociations avec les étudiants. Les protestataires organisent depuis près de trois semaines des manifestations de masse paralysant une partie de l'activité de l'ancienne colonie britannique.
Hong Kong a vécu la nuit passée de nouveaux affrontements entre la police et les manifestants pro-démocratie. Ces derniers sont parvenus au petit matin à réoccuper un site dégagé la veille par les autorités. Les protestataires ont déployé des parapluies et forcé le cordon de police, ces derniers répliquant à coup de matraques et de gaz au poivre.
"La police n'a plus le contrôle de la situation. Ils ont perdu la tête", a lancé un manifestant, Peter Yuen, les yeux protégés par des lunettes de natation. "Nous sommes venus ici pacifiquement, pour manifester pacifiquement pour notre avenir."
Les forces de l'ordre, qui avaient rendu la voie à la circulation 24 heures plus tôt, ont reculé en début de journée sous les vivats de la foule. Des contestataires se sont alors précipités pour remonter des barricades, tandis que des milliers d'autres - jusqu'à 9000 manifestants étaient à Mongkok au milieu de la nuit - s'asseyaient pour bloquer la voie.
La police a annoncé l'arrestation de 33 personnes et signalé que 18 de ses agents avaient été blessés. Des dizaines de manifestants ont aussi été blessés.
Mongkok avait déjà été le théâtre de violences, notamment lorsque les manifestants s'étaient heurtés début octobre à des centaines d'habitants exaspérés auxquels s'étaient mêlés des militants pro-Pékin et des hommes de main de la mafia chinoise.
Cette nouvelle nuit de heurts a apparemment poussé le gouvernement local à renouer le dialogue avec les étudiants, fers de lance de la contestation qui secoue la Région administrative spéciale sous tutelle de Pékin.
"Nous avons prévu que cela aura lieu l'après-midi de mardi, le 21 octobre", a déclaré samedi à la presse Carrie Lam, adjoint du chef de l'exécutif hongkongais Leung Chun-Ying, au sujet d'un dialogue avec les étudiants.
Ceux-ci n'avaient pas encore réagi en fin de journée à cette proposition. Ils ne se font guère d'illusions sur leurs chances d'obtenir satisfaction sur leurs principales revendications: la démission de Leung Chun-ying et l'instauration d'un véritable suffrage universel.