Les partisans de Morsi à nouveau dans la rue

La cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en visite au Caire mercredi, a demandé la libération du président égyptien déchu Mohamed Morsi. Au même moment, des milliers de partisans de l'ex-chef d'Etat sont à nouveau descendus dans la rue.

Mme Ashton, qui a déploré n'avoir pu voir M. Morsi, a en revanche rencontré les principaux responsables du gouvernement de transition, qui a prêté serment mardi. Elle a notamment parlé avec le premier ministre Hazem Beblaoui et celui qui apparaît comme le nouvel homme fort du pays, le chef de l'armée, vice-premier ministre et ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi.

Lors de ces entretiens, Catherine Ashton a insisté sur la volonté de l'Union européenne (UE) de "voir l'Egypte aller de l'avant vers un futur démocratique", tout en exprimant sa "préoccupation" face à la situation. Elle a encore insisté sur "l'importance d'un processus (de transition) très ouvert".

Pro-Morsi dans la rue

Selon l'agence officielle Mena, elle a rencontré l'ancien premier ministre de M. Morsi, Hicham Qandil, et deux ministres de l'ex-gouvernement, membres des Frères musulmans.

Durant ces rencontres, plusieurs milliers de partisans du président islamiste déchu ont manifesté à la mi-journée à proximité du siège du gouvernement, dans le centre du Caire. Brandissant des corans et appelant à la fin du régime militaire, ils n'ont pu approcher à moins de 200 mètres du bâtiment, protégé par les forces de l'ordre.

"Le gouvernement est illégitime", était-il écrit sur une banderole. Les manifestants ont ensuite pris la direction de l'université du Caire, où des islamistes tiennent un sit-in depuis plusieurs jours.

Aucun incident majeur n'a été signalé, mais d'autres défilés en soutien à l'ancien président étaient prévus dans la soirée, après la rupture du jeûne du ramadan. Depuis la chute de Mohamed Morsi, le 3 juillet, plus d'une centaine de personnes sont mortes dans des affrontements.

Trente-trois ministres

Cette nouvelle mobilisation fait suite à la prestation de serment mardi soir au palais présidentiel des 33 ministres du gouvernement de transition. La confrérie et le parti Al Nour, autre organisation islamiste, sont les grands absents de ce cabinet ministériel chargé d'assurer l'intérim jusqu'à la tenue d'élections présidentielle et parlementaires.

En visite à Amman, en Jordanie, le secrétaire d'État américain John Kerry s'est inquiété "des arrestations politiques". Les nouvelles autorités ont en effet arrêté plus d'un millier de manifestants et récemment engagé des poursuites contre plusieurs hauts responsables des Frères musulmans, dont son guide suprême, Mohamed Badie.

Mercredi, Amnesty International a critiqué l'attitude des nouvelles autorités face aux manifestants pro-Morsi, relayant des accusations de mauvais traitements à la suite de leur arrestation et réclamant l'ouverture "urgente" d'une enquête.

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