Les rebelles syriens ont progressé dans quatre provinces du nord de la Syrie, ont affirmé lundi l'OSDH et des chefs rebelles. Sur le plan humanitaire, un rapport de l'ONU estime que 3,5 millions de personnes sont désormais bloquées dans des zones assiégées.
"Après les défaites enregistrées notamment à Qalamoun, au centre du pays, les rebelles ont lancé une contre-offensive d'envergure dans le nord, dans les provinces de Lattaquié, d'Alep, d'Idleb et même dans la campagne de Hama", a déclaré le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane.
Dans la province d'Idleb, l'armée "a cédé 15 postes de contrôle près de Khan Sheikhoun, et le régime n'y dispose plus que des bases militaires de Wadi al-Deif et Hamadiyé, encerclées et approvisionnées par voie aérienne", a-t-il ajouté. A Alep, le régime a perdu les quartiers de Layramoune, de la Vieille ville et du mont Chwayhné, et enregistré de nombreuses pertes, a-t-il ajouté.
Il s'agit de la première attaque coordonnée de cette envergure depuis le conflit qui a éclaté en début d'année entre une coalition rebelle, dont le Front al-Nosra, la branche d'al-Qaïda en Syrie, et leurs anciens compagnons d'armes, les djihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Sur le plan humanitaire, l'accès des organisations à la population syrienne qui a besoin de secours "reste extrêmement difficile", regrette le secrétaire général de l'ONU dans un rapport remis lundi au Conseil de sécurité.
Le rapport estime que 3,5 millions de personnes sont désormais bloquées dans des zones assiégées ou difficiles d'accès, soit un million de plus qu'au début de l'année. Quelque 220'000 personnes environ restent assiégées à Homs (centre), Nubl et Zahra (nord-ouest) et dans plusieurs localités de la Ghouta (périphérie de Damas); 175'000 le sont par les forces gouvernementales et 45'000 par des groupes d'opposition.
Le document souligne aussi que les rares cessez-le-feu "sont handicapés par l'absence de tierce partie neutre pour en surveiller le respect et par le manque de confiance entre gouvernement, opposition et communautés locales".
La Syrie est dévastée depuis trois ans par des violences ayant fait au moins 146'000 morts selon l'OSDH, et des millions de déplacés et réfugiés.
Et l'émissaire international des Nations unies pour la Syrie Lakhdar Brahimi ne prévoit pas de reprise des négociations entre le gouvernement syrien et l'opposition avant longtemps, rapportait lundi l'agence de presse nationale du Liban.
Le Liban où depuis le 13 mars, au moins 27 personnes sont mortes dans les heurts confessionnels entre sunnites pro-rebelles et alaouites pro-régime syrien dans la grande ville de Tripoli, a indiqué une source de sécurité. Les combats ont connu une accalmie lundi pour la première fois en près de deux semaines, mais les francs-tireurs des deux camps sont encore déployés dans la ville.