Les rebelles talibans afghans ont démenti dimanche des informations publiées dans la presse selon lesquelles ils envisageaient de couper court au projet de discussions de paix à Doha. Ils y ont ouvert cette semaine un bureau de représentation politique.
Le quotidien "The New York Times" a rapporté vendredi que les dirigeants talibans discutaient de l'opportunité "d'annuler les discussions de paix avec les Américains et le gouvernement afghan".
Dans cet article, le journal cite un responsable taliban affirmant, sous le couvert de l'anonymat, que les Américains et les Qataris ont "trahi leur promesse" d'autoriser les talibans à utiliser le drapeau et le nom d'"émirat islamique d'Afghanistan" (nom du gouvernement des talibans avant leur chute en 2001) pour leur bureau de Doha.
Mais dans un communiqué, un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, affirme que ces déclarations ne représentent pas la position du mouvement taliban.
"L'émirat islamique dispose de ses propres portes-parole" et "toute autre personne qui fournirait des informations sur ces sujets ne saurait s'exprimer au nom de l'émirat islamique", explique M. Mujahid.
"L'ennemi a pris pour habitude d'utiliser ce genre de méthode et de publier des informations dans son propre intérêt en citant des soi-disant responsables anonymes, comme on peut le voir dans l'interview publiée dans le New York Times", ajoute Zabihullah Mujahid.
Annonce maladroite
Les talibans ont ouvert mardi un bureau de représentation à Doha pour servir de relais à des négociations de paix en Afghanistan.
Mais les Etats-Unis ont provoqué le mécontentement du président afghan Hamid Karzaï, déjà échaudé par l'utilisation du nom et du drapeau de l'émirat islamique, en annonçant maladroitement de prochaines négociations de paix avec les insurgés.
Washington a depuis fait marche arrière et le secrétaire d'Etat John Kerry a averti samedi, lors d'une visite officielle à Doha, que les Etats-Unis n'étaient pas encore prêts à rencontrer des représentants talibans.