Le gouvernement de Matteo Renzi a prêté serment au palais du Quirinal, siège de la présidence italienne à Rome. Mais le nouvel exécutif a provoqué les doutes de la presse transalpine qui a souligné que des ministres sont inexpérimentés.
Sous les lambris du palais, Matteo Renzi a été le premier a prêter serment sur la Constitution. Agé de 39 ans, le secrétaire national du Parti démocrate (PD - gauche) est le plus jeune chef du gouvernement de l'histoire du pays.
Les seize ministres - dont huit femmes - ont chacun à leur tour prêté serment, devant de nombreux photographes et leurs familles souriantes. Seul manquait Pier Carlo Padoan, nommé à l'Economie et aux Finances, parti vendredi de Sydney, où il se trouvait pour une réunion des ministres du G20, pour rejoindre son pays.
Matteo Renzi, qui a fait chuter son prédécesseur Enrico Letta avec l'appui du PD, demandera lundi la confiance des sénateurs et des députés.
A l'issue de la cérémonie, il s'est rendu au siège du gouvernement pour le passage de consigne avec M. Letta, une formalité achevée en 20 secondes avec une froideur inhabituelle de la part du Premier ministre évincé, ont constaté les journalistes sur place. Il a présidé ensuite son premier Conseil des ministres.
"La tâche est difficile mais nous sommes l'Italie nous y arriverons. Notre engagement: rester nous-mêmes; des gens libres et simples", a indiqué M. Renzi samedi.
Il s'est fixé un calendrier serré qui prévoit une réforme de la loi électorale et du système constitutionnel. Il veut s'attaquer ensuite notamment au problème de l'emploi et à la fiscalité.
En révélant les noms des nouveaux ministres vendredi soir, M. Renzi a dit vouloir "redonner l'espoir" aux Italiens. La presse italienne se montrait samedi un peu moins emballée.
"C'est un gouvernement Renzi, et rien d'autre. Beaucoup de nouveaux, peu de personnalités. Beaucoup de femmes, enfin, beaucoup de jeunes (...) un exécutif fait pour un chef" tel que souhaite l'être l'ancien maire de Florence, résume Ezio Mauro, directeur du journal de centre-gauche "La Repubblica".
Ezio Mauro note que M. Renzi, "l'acrobate (est) sur un fil seul et sans filet. Espérons qu'il réussisse: car après lui, ne restent que les clowns populistes".