La Commission européenne a décidé de lancer une nouvelle opération en Méditerranée pour aider l'Italie à faire face à l'afflux de migrants. Elle appelle les Etats membres de l'UE à fournir les moyens nécessaires.
L'opération "Frontex Plus" doit permettre de relayer "Mare Nostrum", un déploiement naval à grande échelle mis en place par l'Italie après deux naufrages meurtriers en octobre 2013 et que Rome menace d'interrompre en octobre.
Cette décision a été annoncée par la commissaire européenne aux Affaires intérieures Cecilia Malmström, à l'issue d'une rencontre avec le ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano.
Rome a multiplié ces derniers jours les demandes de renfort européen, alors que 300 migrants ont encore trouvé la mort en Méditerranée le week-end dernier.
La Commission espère mettre en place fin novembre la nouvelle opération, qui sera une "fusion et extension" des dispositifs déployés par Frontex au large de l'Italie (Hermès et Aenea), a expliqué Mme Malmström. Frontex est l'agence européenne chargée de la coopération aux frontières extérieures de l'union.
Mais "le succès dépendra de la contribution des Etats membres", qui devront être plus nombreux à participer, avec plus de moyens et d'hommes, a prévenu la commissaire.
Les Etats "fourniront des équipements, des avions, des bateaux afin de garder aussi bien que possible les frontières européennes", a précisé Angelino Alfano.
Une fois la nouvelle opération lancée, Rome "commencera progressivement à retirer" son dispositif. Les deux responsables ont reconnu que Frontex Plus ne devrait pas atteindre l'ampleur de Mare Nostrum.
Cette opération consiste en un dispositif de patrouilles, de recherche et de sauvetage en mer. Elle coûte à l'Italie neuf millions d'euros par mois (10,8 millions de francs).
Dans le cadre de cette opération, la marine italienne a recueilli plus de 100'000 migrants depuis le début de l'année. Des milliers d'autres attendent sur les côtes libyennes de passer en Europe.