Didier Burkhalter, président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), estime que le référendum prévu dimanche en Crimée est "illégal". Il affirme en outre que les conditions pour une mission d'observation de l'OSCE ne sont pas remplies.
Pour pouvoir être considéré comme légitime, un référendum devrait respecter la constitution ukrainienne et le droit international, a déclaré le président de la Confédération dans un communiqué publié par l'OSCE. Il a appelé toutes les parties à ne pas "soutenir des activités anticonstitutionnelles".
M. Burkhalter a aussi exclu toute mission d'observation de l'OSCE tant qu'aucun accord n'a été trouvé sur le cadre constitutionnel du vote. Il a également souligné qu'une "invitation par l'Etat-membre concerné (soit l'Ukraine, ndlr) constitue une précondition à toute activité d'observation".
Le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a par ailleurs rappelé que les processus visant à modifier l'ordre constitutionnel et les discussions sur l'autonomie régionale nécessitent du temps. Cela se compte parfois "en mois, voire en années", a-t-il insisté.
Angela Merkel a de son côté jugé que la situation en Crimée s'apparentait à "une annexion". La Russie a "dérobé" la Crimée à l'Ukraine, il ne faut pas laisser passer cela, a-t-elle dit devant des députés conservateurs, selon des propos rapportés à l'AFP par une source parlementaire.
La chancelière allemande estime qu'il ne faut pas couper le fil du dialogue avec Moscou, mais que les Européens doivent fixer des limites à la Russie, notamment au moyen de sanctions.
Ces déclarations interviennent alors que le Parlement de Crimée a déclaré à la quasi-unanimité la péninsule indépendante de l'Ukraine. Les députés de la région à majorité prorusse ont notamment invoqué le précédent du Kosovo pour justifier leur démarche du point de vue du droit international. Le conseil municipal de Sébastopol a également approuvé la proclamation.
Le texte se réfère à l'avis rendu par la Cour internationale de justice en 2010. Celui-ci affirme que "la proclamation unilatérale d'indépendance par une partie d'un Etat ne viole aucune norme du droit international". Moscou a jugé cette proclamation "absolument légale".