Un bateau chargé de clandestins originaires de la Corne de l'Afrique a fait naufrage au large de l'île de Lampedusa (Sicile), jeudi matin. Le bilan provisoire dépasse les 90 morts, rapportent les autorités et les sauveteurs.
"Pour le moment, nous avons 92 morts et 151 rescapés. Mais ils étaient plus nombreux que ça sur le navire. Les recherches sont encore en cours, pour retrouver des rescapés", a indiqué un porte-parole des garde-côtes italiens. Mais sans grand espoir, semble-t-il, car les naufragés avaient déjà passé plus de six heures dans l'eau.
La maire de Lampedusa, Giusy Nicolini, avait fait précédemment état de 82 corps retrouvés, pour la plupart originaires de Somalie et d'Erythrée. Les Nations unies ont indiqué que tous les passagers venaient vraisemblablement d'Erythrée via la Libye.
Le nombre de victimes, alignées sur le port, augmente au fur et à mesure des opérations de sauvetage, a confié Giusy Nicolini aux journalistes. "C'est affreux, cela prend des allures de cimetière, on ramène toujours de nouveaux corps".
D'après les garde-côtes, il semblerait que le bateau transportait entre 400 et 500 clandestins lorsqu'il a coulé. Jusqu'ici, 150 ont pu être sauvés.
Les secours se poursuivent
Quatre bâtiments des garde-côtes et des carabiniers ainsi que deux hélicoptères sont mobilisés. Un bateau immergé d'une vingtaine de mètres de long a été repéré. Il avait été la proie des flammes.
Dans un communiqué, le ministre italien des Transports, Maurizio Lupi, a fait savoir qu'il se tenait constamment informé de l'évolution de la situation à Lampedusa, une île située à moins de 120 km des côtes tunisiennes. Une responsable des garde-côtes, Floriana Segreto, a confirmé que les opérations de secours se poursuivaient.
Situation d'urgence
L'alerte a été donnée vers 07h20 par un bateau de pêche, dont l'équipage s'est immédiatement porté au secours des naufragés avant l'arrivée des vedettes des garde-côtes.
Ce naufrage survient quatre jours après celui d'une autre embarcation qui a coûté la vie à 13 clandestins au large de la Sicile orientale.
Le ministre italien des Transports a souligné l'urgence de lutter contre les organisateurs de ce trafic d'êtres humains à bord d'embarcations surchargées et dangereuses.
"C'est une mission à laquelle il va falloir que nous nous attelions, de même que la communauté internationale et l'Union européenne", dit-il dans un communiqué.