La polémique faisait rage samedi en Italie 48 heures après le naufrage qui a emporté environ 300 migrants au large de l'île de Lampedusa. Les autorités italiennes et européennes sont montrées du doigt pour leur inaction, alors que les recherches de nouveaux corps ont été suspendues en raison du mauvais temps.
Les autorités italiennes envisageaient samedi de renflouer le bateau de migrants qui a fait naufrage jeudi à Lampedusa avec un bilan toujours estimé de 300 morts et disparus, alors que les recherches de survivants ont été suspendues en raison d'une météo défavorable.
Une mer agitée par des vents de force 4 empêchait en effet les plongeurs de poursuivre la récupération des cadavres, dont seulement 111 ont été repêchés tandis que 155 personnes ont été sauvées.
Une hypothèse serait de "remonter l'épave", a indiqué Leonardo Ricci, porte-parole de la police douanière sur l'île. L'épave gît à 550 mètres de la côte et par 40 mètres de fond. "C'est une horreur en bas, des dizaines de corps, peut-être des centaines. Ils sont empilés les uns sur les autres", a témoigné un plongeur.
Le maire de Rome, Ignazio Marino, a annoncé samedi qu'il accueillerait les 155 rescapés dans la capitale. Quant à la pétition de l'hebdomadaire "L'Espresso" pour que le Nobel de la paix soit décerné à Lampedusa, elle a déjà recueilli près de 30'000 signatures.
La polémique enfle
Des accusations de personnes qui ont sauvé des naufragés estiment que les secours envoyés par les autorités avaient mis trop longtemps à arriver, suscitant la polémique en Italie.
Un pêcheur a déclaré qu'il avait fallu environ 45 minutes aux garde-côtes pour arriver sur place, alors que le naufrage avait eu lieu à environ cinq cents mètres de la côte de Lampedusa. Les garde-côtes ont rejeté l'accusation, affirmant au contraire être arrivée sur les lieux 20 minutes après un premier appel de détresse.
Un autre aspect de la polémique actuelle est la mise en cause par le gouverneur de Sicile, Rosario Crocetta, de l'agence européenne Frontex, chargée de coordonner la surveillance des frontières extérieures de l'Union européenne. "Où était Frontex jeudi matin ? N'ont-ils pas de radar ? Est-il plausible que personne n'ait vu ce bateau ?", a demandé le gouverneur.