La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a dénoncé à l'ONU la "rhétorique politique extrémiste en Europe". La juriste sud-africaine ouvrait pour la dernière fois une session du Conseil des droits de l'homme. Elle sera remplacée par l'ambassadeur de Jordanie à l'ONU.
Dans son tour d'horizon des violations perpétrées dans le monde, la Haut Commissaire a critiqué le fait que le nouveau parlement européen compte plusieurs élus qui ont tenu des propos anti-immigrés et racistes, notamment deux dirigeants de partis allemand et français et un député italien.
"Je suis perturbée par l'augmentation récente dans plusieurs Etats d'Europe occidentale d'un discours ancré dans la haine des immigrés, le racisme et l'intolérance religieuse", a déclaré Mme Pillay, en ouvrant à Genève une session de trois semaines du Conseil des droits de l'homme, prévue jusqu'au 27 juin.
"Le discours de la haine, en particulier par des dirigeants politiques, est la voie ouverte à des violations des droits de l'homme", a affirmé Navi Pillay.
"Des attaques violentes basées sur la religion ou l'ethnicité, comme l'assassinat antisémite de quatre personnes le mois dernier au Musée juif à Bruxelles, ne sont pas sans lien avec ce climat d'extrémisme", a averti la Haut Commissaire.
"Le nouveau Parlement européen comprendra le dirigeant d'un parti allemand qui a dit que 'l'Europe est un continent de gens blancs et doit le rester'", a déploré Mme Pillay. Elle faisait référence aux propos tenus par le candidat du Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD), Udo Voigt.
L'assemblée européenne comptera aussi "un dirigeant d'un parti français qui a comparé la prière pacifique des musulmans dans les rues à l'occupation militaire de son pays par les nazis", en référence à Marine Le Pen, présidente du Front National en France. Et elle comprendra, a-t-elle conclu, "un représentant italien qui a été accusé d'avoir mis feu aux palettes où dormaient des migrants sous un pont".