Le parquet général d'Egypte a émis samedi un nouveau chef d'accusation à l'encontre du président islamiste Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l'armée il y a deux mois. Selon la presse gouvernementale, l'ex-président est coupable d'avoir insulté des juges quand il était au pouvoir.
Mohamed Morsi a déjà été accusé la semaine dernière d'"incitation au meurtre" de sept manifestants, tués fin 2012 au cours de grands rassemblements d'opposants l'accusant de vouloir islamiser l'Egypte.
Pour cela, il doit être jugé à une date encore non fixée aux côtés de 14 autres dirigeants des Frères musulmans, la confrérie islamiste dont il est issu.
Mais samedi, un procureur nommé par le parquet général a en outre "accusé M. Morsi d'avoir insulté des juges en accusant 22 d'entre eux d'avoir truqué les élections législatives de 2005", remportées largement par le Parti national démocratique (PND) de l'ex-président Hosni Moubarak, a rapporté l'agence de presse gouvernementale Mena.
Le procureur n'a pas donné plus de détail sur les propos incriminés.
A l'époque, les Frères musulmans étaient officiellement interdits mais tolérés dans les faits, et leurs membres se présentaient comme candidats d'opposition sans étiquette. Cette nouvelle accusation survient alors que le nouveau gouvernement mis en place par l'armée réprime dans le sang les partisans de M. Morsi, en particulier les Frères musulmans.
Bombe désamorcée
Par ailleurs, une bombe a été désamorcée samedi sur une voie de chemin de fer dans le nord de l'Egypte, en proie à des violences, ont indiqué des responsables de la sécurité.
La bombe "artisanale" a été neutralisée par les démineurs de l'armée sur la voie ferrée qui relie la ville de Suez à celle d'Ismaïlia, le long du canal de Suez, selon ces sources.
Jeudi, le ministre égyptien de l'Intérieur au sein du gouvernement provisoire Mohammed Ibrahim avait échappé à un attentat à la voiture piégée au Caire. Il avait alors aussitôt mis en garde contre une "vague de terrorisme".