Le programme nucléaire iranien est au coeur de nouvelles négociations depuis mardi à Vienne. Après trois mois de réunions préparatoires, l'Iran et les grandes puissances ont trois jours pour démontrer qu'un accord définitif est possible avant la date limite du 20 juillet.
La République islamique et les "5+1" (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) ont entamé leurs pourpalers en milieu de matinée. L'objectif est que l'Iran rassure durablement le reste du monde sur le caractère exclusivement pacifique de son programme atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étouffent son économie.
Mais Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, a prévenu à son arrivée que "la préparation du texte de l'accord demandera beaucoup d'efforts". En écho, une haute responsable américaine a évoqué un processus "très, très difficile".
M. Zarif et Catherine Ashton, la cheffe de la diplomatie européenne, qui négocie au nom des "5+1", conduiront personnellement la majorité des réunions jusqu'à vendredi. Leur dialogue a déjà permis d'aplanir plusieurs différends, dont celui portant sur le réacteur à eau lourde d'Arak, actuellement en construction.
Cet équipement est situé à 240 kilomètres au sud-ouest de Téhéran. Il pourrait en théorie fournir à l'Iran du plutonium susceptible d'offrir une alternative pour la fabrication d'une bombe atomique.
L'Iran affirme que le réacteur ne sert qu'à la recherche, notamment médicale. Mais face au scepticisme des grandes puissances, le pays a proposé de modifier la conception du réacteur, en vue de limiter le plutonium qui sera produit.
Les experts techniques de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) constatent que Téhéran respecte à la lettre ses engagements pris l'automne dernier, lors d'une conférence à Genève. Celle-ci avait mis fin à une décennie de face-à-face, et avait permis de lancer les discussions actuelles.
Le 17 avril, l'agence spécialisée de l'ONU évaluait que l'Iran avait réduit son stock d'uranium enrichi de 75% à 20%. La capacité d'enrichissement d'uranium que conservera l'Iran après une éventuelle entente est l'un des sujets les plus délicats encore en discussion.