Nyon maintient sa position. La ville n'interdira pas le spectacle de Dieudonné. La décision de l'exécutif, prise lors de la séance de lundi, a été rendue publique mardi.
"La municipalité n'a jamais eu l'intention d'interdire un spectacle au motif de son contenu", souligne le communiqué. La jurisprudence du Tribunal fédéral privilégie la liberté d'expression à l'interdiction, rappelle la ville.
La commune "ne cautionne pas les provocations ou les dérapages de l'humoriste controversé. Elle compte sur le sens des responsabilités de ses concitoyens, qui doivent pouvoir décider en leur âme et conscience des spectacles auxquels ils veulent assister".
La municipalité "condamne fermement tout propos raciste et/ou antisémite". Si des propos illicites au sens de la norme pénale contre la discrimination raciale devaient être tenus à Nyon, ils seront dénoncés, assure l'exécutif. "Il appartiendrait dès lors à l'ordre judiciaire d'en juger les auteurs", conclut le communiqué.
Le polémiste a auparavant donné lundi soir à Paris un spectacle présenté comme nouveau, en l'expurgeant des attaques les plus directes contre les juifs. La pièce reprend toutefois entièrement la trame du précédent, interdit en France.
Dieudonné est sous haute surveillance après le bras de fer juridique ayant opposé ces derniers jours le gouvernement socialiste à ses avocats.
Dans la salle, pleine à craquer, le public a montré son soutien au polémiste tout au long du spectacle, l'acclamant debout à la fin de la représentation.
Rendu célèbre dans les années 1990 par ses sketches avec l'humoriste juif Elie Semoun, Dieudonné, d'origine camerounaise, a suivi un parcours singulier, en exprimant de plus en plus ouvertement des positions antisémites. Il s'est rapproché du parti d'extrême droite Front national, dont l'ancien chef, Jean-Marie Le Pen, est le parrain de l'un de ses enfants.