Barack Obama a dénoncé jeudi les violences en Egypte et condamné la répression exercée par l'armée à l'encontre des civils. Il a annoncé l'annulation de manoeuvres militaires égypto-américaines prévues en septembre. Les heurts pendant et après l'assaut contre les manifestants pro-Morsi la veille au Caire ont fait plus de 525 morts, dont 482 civils.
"Les Etats-Unis condamnent avec fermeté les mesures qui ont été prises par le gouvernement intérimaire égyptien et les forces de l'ordre", a déclaré le président américain de son lieu de vacances en Nouvelle Angleterre.
L'Egypte est engagée "sur un chemin dangereux", a dit Barack Obama, intervenant au lendemain de la mort d'au moins 525 personnes dans les violences. Il s'est toutefois gardé de couper les ponts avec l'armée égyptienne, rappelant les liens de longue date entre Washington et Le Caire et affirmant que c'était aux Egyptiens de déterminer leur propre avenir.
Les Etats-Unis ont aussi annonc.é au gouvernement égyptien l'annulation des manoeuvres militaires biennales, qui devaient avoir lieu le mois prochain. M. Obama n'est toutefois pas allé jusqu'à annoncer la suspension de l'aide militaire des Etats-Unis à l'Egypte, qui représente 1,3 milliard de dollars par an.
Couvre-feu
Après que les violences ont rapidement gagné l'ensemble du pays, un couvre-feu nocturne a été décrété dans la moitié du pays et l'état d'urgence, dont la levée avait été un des acquis de la révolte populaire de 2011, a été déclaré pour un mois.
Alors que les chefs des services d'urgence égyptiens fait état de 525 morts, les Frères musulmans évoquent eux 2200 morts et plus de 10'000 blessés.
Les Frères musulmans, l'influente confrérie dont est issu le président islamiste déchu Mohamed Morsi, ont appelé à maintenir la mobilisation, faisant craindre une nouvelle flambée de violences.
Les autorités intérimaires, installées par les militaires après la destitution et l'arrestation de l'ex-chef de l'Etat islamiste le 3 juillet, ont prévenu qu'elles ne toléreraient aucun nouveau sit-in ou nouvelles violences, après avoir salué "la très grande retenue" de la police.