Un tribunal pakistanais a ordonné lundi la libération sous caution de l'ancien président Pervez Musharraf, assigné à résidence depuis plus de six mois. Différentes accusations pèsent sur lui, allant de meurtre au renvoi de juges à l'époque où il était au pouvoir.
Pervez Musharraf avait été rattrapé par la justice peu après son retour au Pakistan fin mars dans l'espoir de participer aux législatives de mai et de "sauver" son pays de la crise économique et de la montée en puissance des talibans. Mais la justice l'a rapidement assigné à résidence dans sa villa cossue de Chak Shahzad, dans la banlieue de la capitale, Islamabad.
Pervez Musharraf est accusé du meurtre en 2007 de son ancienne rivale Benazir Bhutto, du renvoi unilatéral de juges la même année, lorsqu'il avait imposé l'état d'urgence, et du décès un an plus tôt d'Akbar Bugti, chef rebelle de la province instable du Baloutchistan (sud-ouest) tué dans une opération militaire.
L'ancien président, au pouvoir de 1999 à 2008, avait obtenu la libération sous caution dans ces trois affaires le mois dernier. Mais, dans un revirement dont le Pakistan a seul le secret, un tribunal l'avait assigné à résidence pour une quatrième affaire : l'opération de l'armée en 2007 contre des islamistes retranchés dans une mosquée d'Islamabad.
Après quelques audiences reportées, le tribunal du district d'Islamabad a accordé la liberté sous caution à Pervez Musharraf dans cette dernière affaire. Cette mesure ouvre la voie à sa libération effective, voire à son départ du pays.
Le juge Wajid Ali a exigé le versement d'une caution de 200'000 roupies, soit environ 2950 francs.