La France a annoncé mardi qu'elle reportait "jusqu'à nouvel ordre" la livraison d'un premier porte-hélicoptères Mistral à la Russie en raison de la dégradation de la situation dans l'Est de l'Ukraine. Une décision qui n'a dans l'immédiat pas provoqué de crise avec Moscou. Sur le terrain, les séparatistes réclament l'envoi de Casques bleus, notamment russes.
"Le président de la République considère que la situation actuelle dans l'est de l'Ukraine ne permet toujours pas la livraison du premier BPC (bâtiments de projection et de commandement, ndlr.)", lit-on dans le communiqué de la présidence.
Sous la pression de ses partenaires, notamment américains, hostiles à la livraison des deux BPC en pleine crise ukrainienne, François Hollande avait annoncé le 3 septembre dernier que les conditions n'étaient pas réunies pour livrer le premier navire.
Le premier BPC, le Vladivostok, devait initialement être livré en octobre et 400 marins russes se sont formés depuis le 30 juin à sa manoeuvre dans le port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
Un refus de livrer les deux navires Mistral commandés par la Russie, dont la vente représente un montant d'1,2 milliard d'euros, pourrait obliger la France à dédommager Moscou.
Sur le terrain, les autorités séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine ont demandé à l'ONU l'envoi de Casques bleus, notamment russes, dans cette zone. Cela alors que Kiev a à nouveau accusé Moscou d'envoyer du matériel aux séparatistes qui combattent l'armée régulière, en l'occurrence cinq convois d'équipements lourds.
"Nous appelons la communauté internationale et la Fédération russe à arrêter la catastrophe humanitaire et le génocide social déclenchés par les actes du gouvernement ukrainien", poursuit le "parlement" de la République autoproclamée de Donetsk, bastion rebelle dans l'Est, dans un communiqué.
Kiev a ordonné mi-novembre la fermeture de tous les services publics dans les régions sous contrôle des séparatistes. Cette mesure s'applique notamment aux écoles, aux hôpitaux et aux secours.
Confrontées à une grave crise économique, les autorités ukrainiennes ont aussi déjà annoncé la fin prochaine du versement des allocations sociales pour l'Est. Cette mesure oblige dans la pratique les habitants désireux d'en bénéficier à quitter les territoires aux mains des séparatistes. Kiev a aussi imposé un contrôle des passeports systématique.