John Kerry a prolongé ce week-end son séjour au Proche-Orient, enchaînant les navettes entre Israéliens et Palestiniens pour tenter d'arracher un accord sur la relance du processus de paix, à l'arrêt depuis trois ans. Mais ces discussions ne semblaient pas avoir débouché sur des avancées concrètes.
Dimanche, au quatrième jour de sa mission, le chef de la diplomatie américaine a repris son bâton de pèlerin pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas une dernière fois - la troisième en 72 heures - avant de quitter la région. Il sortait de près de six heures d'entretien dans la nuit de samedi à dimanche à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Il n'y a pas eu de percée jusqu'à présent et il existe encore un fossé entre les positions palestiniennes et israéliennes", a affirmé le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat à l'issue de la rencontre entre MM. Kerry et Abbas.
De son côté, le chef de la diplomatie américaine s'est efforcé de faire contre mauvaise fortune bon coeur. "Nous avons convenu que nous avions fait un réel progrès, mais nous devons encore travailler sur quelques points", a-t-il reconnu. Saeb Erekat a précisé qu'il aurait d'autres entretiens avec des responsables américains après le départ du secrétaire d'Etat américain.
Ecarts réduits
Juste avant de s'envoler pour le Bruneï, où il doit assister lundi à une réunion des ministres des Affaires étrangères de pays asiatiques, le secrétaire d'Etat américain a néanmoins exprimé son "optimisme prudent": "Il y avait des écarts très importants lorsque nous avons commencé et nous les avons considérablement réduits", a-t-il dit, sans entrer dans les détails. "Nous progressons. C'est ce qui est important et c'est ce qui me fera revenir ici."
John Kerry effectuait sa cinquième mission dans la région depuis sa nomination au début de l'année. Il espère convaincre Palestiniens et Israéliens de renouer un dialogue direct, gelé depuis bientôt trois ans. S'il reste très discret sur la manière dont il entend parvenir à rapprocher les deux camps, il a fait savoir qu'il n'aurait pas repris ses efforts s'il n'avait pas cru à la possibilité de progrès.
Dans une déclaration faite lors d'un Conseil des ministres ayant suivi sa rencontre avec John Kerry, Benjamin Netanyahu n'a pour sa part livré aucun signe pouvant laisser penser qu'une reprise des négociations de paix entre les deux camps était envisageable dans un avenir proche.