Les participants à une réunion sur l'aide humanitaire en Syrie ont déploré lundi à Rome que le volet humanitaire n'ait pas été davantage pris en compte dans les négociations de Genève 2. Il serait susceptible de restaurer la confiance, selon eux.
"Nous avons tous exprimé ce matin notre déception que, lors des discussions la semaine dernière à Genève, toutes focalisées qu'elles étaient sur le volet politique, il n'y ait pas eu de progrès sur le volet humanitaire", a déclaré Valerie Amos, secrétaire générale adjointe des Nations Unies.
"Nous concevons l'humanitaire comme un potentiel permettant de restaurer la confiance entre les deux parties", a ajouté Mme Amos. Elle a rappelé que sur sept millions de personnes prisonnières de la guerre en Syrie, 3,3 millions ont un besoin urgent d'aide humanitaire.
La ministre italienne des Affaires étrangères Emma Bonino a aussi exprimé le regret que "le dialogue politique qui, nous le savons, sera long et compliqué, doive être tenu séparé des questions humanitaires".
"Les progrès humanitaires sont insuffisants" et ils sont empêchés par deux questions centrales: l'une est la question de l'accès de l'aide, "c'est le point essentiel. Toutes les aides - la nourriture, les médicaments - sont prêtes, nous n'avons pas de problème technique", a-t-elle insisté.
"Le second problème est la protection des civils, alors que les écoles et les hôpitaux continuent d'être, encore aujourd'hui, les cibles des bombardements".
En Syrie a lieu "la pire tragédie" de notre époque, a déclaré Mme Bonino. A l'ouverture de la réunion, la ministre a estimé que la communauté internationale avait "largement échoué à assurer l'accès à l'aide humanitaire dans les proportions souhaitées". "La honte nous revient", a-t-elle asséné.
La commissaire européenne pour l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva, participait à la réunion, après dix jours de pourparlers en Suisse entre l'opposition et le régime qui se sont achevés vendredi sans résultats concrets.
