Le Vatican a pour la première fois été sommé jeudi de donner des explications devant l'ONU sur les mesures prises pour lutter contre la pédophilie. Le pape François a, lui, fait part de sa "honte" face aux scandales de l'Eglise.
"Quels changements ont été apportés au code de conduite pour prévenir ces abus sexuels? Quelles sanctions ont été prises contre les clercs ayant eu une conduite inappropriée ?", a demandé une des expertes du Comité pour les droits de l'enfant de l'ONU, Sara Oviedo.
"Nous savons que des progrès ont été faits", mais "est-ce que les enfants (...) ont la possibilité d'être entendus, surtout s'il s'agit de victimes ?", a-t-elle ajouté, demandant s'il existait un mécanisme au sein de l'Eglise pour permettre aux enfants de faire part des violences sexuelles dont ils peuvent être l'objet.
Elle a aussi demandé à la délégation du Vatican de donner plus d'informations sur les membres et les objectifs de la Commission pour la protection des mineurs dont la création a été annoncée en décembre 2013.
Le Vatican, qui a pris la parole en premier lors de la session, a pour sa part défendu son action devant l'ONU en matière de lutte contre la pédophilie dans l'Eglise.
"Ceux qui commettent des abus se trouvent parmi les membres des professions les plus respectées, et malheureusement, y compris parmi les membres du clergé et parmi d'autres représentants de l'Eglise", a déclaré le représentant du Vatican auprès des Nations unies à Genève, Silvano Tomasi.
"L'Eglise catholique veut devenir un exemple de bonne conduite", a-t-il assuré. "Il n'y a aucune excuse pour toute forme de violence ou d'exploitation des enfants", a-t-il dit.
Le pape François a fustigé jeudi les "nombreux scandales", une "honte" qui fait de l'Eglise un objet de "dérision", a-t-il dit. Il s'est exprimé lors de la messe à la résidence Sainte-Marthe.