Le nouvel exécutif socialiste français, avec en vedette un ministre de l'Economie de 36 ans, ex-banquier, a déclaré sa flamme aux entreprises. Le gouvernement Valls II aimerait voir baisser un taux de chômage calamiteux.
"La France a besoin de ses entreprises (...) car ce sont les entreprises qui, en innovant, en risquant les capitaux de leurs actionnaires, en mobilisant leurs salariés, en répondant aux attentes de leurs clients créent de la valeur, génèrent de la richesse qui doit profiter à tous. Et moi, j'aime l'entreprise !", a lancé le Premier ministre Manuel Valls devant le patronat français.
Député de l'aile gauche du PS, Laurent Baumel a immédiatement qualifié cette annonce de "copié-collé" des discours de l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair. "Je peux difficilement cacher mon trouble", a-t-il dit.
Le président François Hollande avait auparavant présidé le premier conseil des ministres du nouveau gouvernement, purgé de l'aile gauche des socialistes. Il a souligné l'exigence de "cohérence" et de "solidarité" qui pèse sur ses membres. "Il y a des débats entre nous, c'est nécessaire, mais ils doivent avoir lieu en conseil des ministres et dans les réunions du gouvernement", leur a-t-il demandé.
"Il ne faut pas jouer individuel, on ne joue pas individuel", a-t-il insisté, alors que les critiques publiques de l'ex-ministre de l'Economie Arnaud Montebourg ont provoqué l'implosion du premier gouvernement Valls.
Symbole de la ligne désormais ouvertement social-libérale de l'exécutif, Emmanuel Macron, qui a succédé à Arnaud Montebourg, attirait tous les regards mercredi. Son arrivée a été vue d'un bon oeil par les investisseurs, qui attendent néanmoins de juger sur pièces, mais elle provoque la méfiance voire la colère d'une partie de la gauche.
Proche de François Hollande dont il fut le conseiller économique, M. Macron a demandé à être jugé "sur les actes et sur les paroles. Il n'y a que ça qui compte", a-t-il martelé.
Manuel Valls a aussi souligné devant le patronat que "l'Europe a plus que jamais besoin d'une entente forte, durable et productive entre la France et l'Allemagne". Il a dit refuser "un face-à-face absurde avec l'Allemagne: faisons attention au projet européen".