L'ancien consultant en sécurité Edward Snowden a fait sa première apparition américaine en public, par vidéo interposée. Il a appelé les professionnels des nouvelles technologies réunis au salon SXSW, à donner une réponse "technologique" pour le respect des libertés.
Le lanceur d'alerte, réfugié en Russie depuis ses révélations sur les écoutes de l'Agence nationale de sécurité (NSA), a affirmé qu'une "réponse politique" devait être fournie pour protéger les libertés individuelles. Mais, d'après lui, cette réponse doit aussi être "technologique".
"Ils mettent le feu à l'avenir d'internet, ceux qui sont dans cette pièce sont les pompiers", a-t-il lancé devant quelque 3000 personnes réunies dans un auditorium d'Austin, au Texas, où se déroule le salon des nouvelles technologies South by Southwest (SXSW).
Il a notamment évoqué les possibilités de cryptage d'informations, qui devaient être améliorées et rendues simples pour les utilisateurs.
Il a aussi dénoncé les "ratés énormes" en matière de renseignement. "Si nous n'avions pas passé autant de temps à surveiller les gens, nous aurions pu attraper les suspects", a-t-il dit en prenant l'exemple de l'attentat contre le marathon de Boston en avril.
L'ancien consultant, qui pouvait être interrogé par le public via Twitter, a par ailleurs affirmé qu'il referait "absolument" la même chose s'il le fallait. "J'ai juré de défendre la Constitution et je l'ai vue violée massivement", a-t-il dit.
Edward Snowden, qui est accusé d'espionnage et de vol de documents officiels aux Etats-Unis, a parlé par écran interposé. Il avait l'image de la constitution américaine en fond d'écran, lors d'une table ronde d'une heure.
A l'annonce de cette participation, un élu républicain de la Chambre des représentants, Mike Pompeo (Kansas), avait enjoint par lettre les organisateurs de "retirer leur invitation" à ce "traître et criminel de droit commun" qui a volé des documents militaires et doit en rendre compte devant la justice.