Le Vatican a vivement dénoncé la "barbarie" dont se rendent coupable les jihadistes de l'Etat islamique (EI). "Aucune cause, et sûrement pas une religion, ne saurait (la) justifier", a-t-il accusé, alors que les opérations humanitaires se poursuivent dans le nord de l'Irak et que le pays attend la formation d'un gouvernement.
Dans une longue déclaration, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux énumère les "actions criminelles indicibles" de l'EI. Le ministère vatican chargé du dialogue avec l'islam et les autres religions a exhorté "les responsables religieux, surtout musulmans", à condamner "sans ambiguïté" ces violences.
Dimanche, lors de l'angélus, le pape François avait déjà souligné à l'adresse des jihadistes que l'on ne peut "faire la guerre au nom de Dieu" et demandé "une solution politique efficace" pour "mettre un terme aux crimes", sans porter de jugement sur les frappes américaines.
L'observateur du Saint-Siège auprès de l'ONU, Silvano Tomasi, et l'évêque d'Amadiyah (Irak), Mgr Rabban al Qas, ont de leur côté apporté ce week-end sur Radio Vatican leur appui aux frappes américaines contre les jihadistes.
L'avancée de l'EI a jeté des centaines de milliers de personnes sur les routes, notamment des chrétiens chassés de Mossoul, deuxième ville du pays, et de la localité chrétienne de Qaraqosh, mais aussi de nombreux membres de la minorité kurdophone et non musulmane des Yazidis, menacée depuis la prise de Sinjar, l'un de ses bastions.
Jusqu'à 35'000 personnes ont fui la région de Sinjar et se sont réfugiées au cours des dernières 72 heures en passant par la Syrie dans la province de Dohuk, dans la région autonome du Kurdistan irakien, a affirmé le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Les nouveaux arrivants sont épuisés et déshydratés.
Dans ce contexte, les Etats-Unis ont poursuivi leurs frappes aériennes lundi, pour le quatrième jour consécutif. Ces frappes aériennes sont accompagnées de largages humanitaires.
Londres refuse de participer aux frappes. François Hollande et Angela Merkel ont de leur côté souhaité que l'UE participe "dans les meilleurs délais à l'opération humanitaire" en cours en Irak.
La Commission européenne a annoncé mardi qu'elle allait accorder cinq millions d'euros supplémentaires à l'Irak afin de venir en aide aux populations déplacées et aux communautés qui doivent accueillir les réfugiés. Cela porte l'aide de la Commission pour l'Irak à un total de 17 millions d'euros en 2014.