Référendum constitutionnel en Egypte, Sissi en embuscade

Les Egyptiens ont commencé à voter mardi à l'occasion d'un référendum sur une nouvelle Constitution. L'actuel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al Sissi, pourrait se servir de ce scrutin comme d'un tremplin vers la présidence.

Cette consultation, qui se prolongera mercredi, est le premier vote organisé en Egypte depuis que l'armée a évincé en juillet dernier le président démocratiquement élu un an plus tôt, Mohamed Morsi.

Première étape de la "feuille de route" présentée par l'armée après son coup de force, la Constitution a été rédigée par une commission dont étaient exclus les islamistes, sur fond de répression implacable contre les Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi, de violences et d'attentats.

Chef d'état-major de l'armée, le général Sissi, dont le portrait orne de nombreux bâtiments, a lié à demi-mot sa candidature à l'élection présidentielle, qui pourrait se tenir en avril, au "mandat populaire" que lui conférerait, selon lui, une forte participation et une large victoire du "oui" à la Constitution.

"Un homme à poigne"

A 59 ans, le général Sissi est présenté par ses partisans comme un sauveur, seul en mesure de ramener le calme et la stabilité en Egypte après trois années de chaos consécutives à la révolution ayant emporté Hosni Moubarak, lui-même issu de l'armée. Cela même si le prix à payer est un recul des libertés acquises en 2011.

Le ministère de l'Intérieur a fait état dans la journée d'une forte participation. Le pouvoir a assuré que les bases de données électroniques permettraient d'éviter les fraudes, le bourrage des urnes et les votes multiples. Ces pratiques étaient la norme à l'époque où Hosni Moubarak était président.

L'ancien raïs veut voter

Détenu dans un hôpital militaire du Caire dans l'attente de son nouveau procès pour la mort de manifestants en 2011, Hosni Moubarak a lui-même demandé à pouvoir voter, a déclaré son avocat, Farid el Dib. Ce dernier a précisé qu'il souhaitait "bien sûr" voter "oui".

Déclarés "organisation terroriste" par les autorités le 25 décembre dernier, les Frères musulmans ont, eux, appelé à boycotter ce référendum.

/ATS


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