Des dizaines de milliers de personnes ont participé samedi à Rome à une grande manifestation en faveur de l'emploi et de l'équité fiscale, à l'appel des trois principales confédérations syndicales du pays. Cette grande manifestation intervient deux mois après l'arrivée d'Enrico Letta à la tête du gouvernement.
"Il n'y a plus de temps à perdre. Les syndicats considèrent qu'il est urgent que l'emploi revienne au centre des choix politiques et économiques. Les investissements, la redistribution des revenus, la reprise de la consommation représentent les conditions indispensables pour soutenir notre économie", indique un document syndical conjoint.
Réunis sur la place Saint-Jean de Latran, les manifestants tenaient des centaines de bannières et de ballons colorés. Ils ont suivi les discours des leaders des trois confédérations qui organisaient pour la première fois depuis dix ans une grande manifestation unitaire dans la capitale italienne.
Le Parti démocrate (PD, gauche), principale formation politique italienne, a soutenu la manifestation. Son secrétaire Guglielmo Epifani s'est joint aux manifestants.
Taux de chômage record
Le gouvernement de coalition gauche-droite d'Enrico Letta a mis le chômage, en particulier celui des jeunes, au centre de ses préoccupations. Il pousse en faveur d'une action européenne concertée dont les premiers contours devraient, selon Rome, apparaître dès le sommet européen de la semaine prochaine.
Le chômage dans la péninsule a atteint un nouveau record en avril. Il s'établit désormais à 12% de la population active, mais chez les jeunes de 15-24 ans ce taux est monté à 40,5%.
L'Italie est entrée en récession fin 2011, ses comptes publics sont exsangues, sa dette se situe aux alentours de 120% du PIB et, comme elle vient tout juste de la sortir de la procédure d'infraction pour déficit excessif, la marge de manoeuvre du gouvernement pour relancer l'économie et l'emploi est infime.