Les trois captives retenues pendant 30 ans dans une maison de Lambeth, (sud de Londres) vivaient dans une sorte de "communauté", a révélé samedi Scotland Yard. Elles étaient soumises à des violences physiques et psychologiques de la part du couple qui les utilisait comme esclaves.
Les autorités ont révélé qu'un "accord" avait été passé avec les victimes. Il était convenu qu'au moment de leur libération le 25 octobre, la police n'interviendrait pas.
"Gagner la confiance de victimes très traumatisées prend du temps et cela doit se faire à leur rythme", a fait valoir Scotland Yard qui a précisé: "depuis cette date, nous avons travaillé à gagner leur confiance et à rassembler des preuves, ce qui a porté ses fruits le 21 novembre", date des arrestations.
Les deux accusés -un homme et une femme de 67 ans- ont été remis en liberté sous caution dans la nuit de jeudi à vendredi avec interdiction de quitter le territoire et de retourner dans leur maison.
La police britannique cherche à comprendre comment cet homme et cette femme d'origine indienne et tanzanienne ont réussi à maintenir les trois femmes dans une situation de servitude pendant une durée aussi longue.
Les enquêteurs ont précisé que les trois femmes, une Malaisienne de 69 ans, une Irlandaise de 57 ans et une Britannique de 30 ans, n'ont jamais été physiquement enfermées dans l'appartement du couple. Les victimes étaient détenues par des "menottes invisibles" et soumises à un "contrôle émotionnel" particulièrement fort.
"Nous pensons que deux des victimes ont rencontré l'homme du couple à Londres et qu'elles partageaient ses idéaux politiques. Ils ont vécu ensemble à une adresse qu'on pourrait effectivement qualifier de communauté", a dit le commandant Steve Rodhouse dans un communiqué.
La police a indiqué avoir commencé samedi une "enquête de porte-à-porte", à la recherche d'informations auprès des voisins de la maison où les suspects ont été arrêtés, dans le sud-ouest de Londres.