Les pays du G7 ont décidé lundi de se réunir pour un sommet en juin à Bruxelles. Cette rencontre remplace celle du G8 prévue à Sotchi en Russie, qu'ils ont annulé après le rattachement de la Crimée à la Fédération russe, a annoncé le président du Conseil européen Herman Van Rompuy.
"Le G8 représente un certain système de valeur et c'est la raison pour laquelle la Russie ne peut pas y participer", a dit une source diplomatique française.
Le G7 n'a toutefois pas discuté d'une suspension de la Russie. Ses dirigeants ont pris cette décision au cours d'une réunion à La Haye, aux Pays-Bas, organisée à l'initiative du président américain Barack Obama pour protester contre l'intervention russe en Crimée.
La Russie ne voit aucun problème à l'idée d'une annulation du sommet du G8, a réagi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
"Si nos partenaires occidentaux pensent que le format est parvenu au bout de sa logique, nous ne nous accrocherons pas à ce format. Pour nous, ce n'est pas une grande tragédie si le G8 ne se réunit pas", a dit M. Lavrov à La Haye où les dirigeants du G7 se sont réunis sans Vladimir Poutine.
Les sept pays les plus industrialisés ont suspendu leur participation aux préparatifs du sommet du G8, abrité cette année par la Russie, après l'annexion de la Crimée.
La Grande-Bretagne et l'Allemagne ont brandi la menace d'une exclusion permanente de la Russie du G8 si le Kremlin ne fait pas machine arrière dans ses visées contre l'Ukraine.
M. Lavrov a fait valoir que de nombreuses autres crises diplomatiques et économiques ont été résolues dans d'autres enceintes, citant les négociations au Proche-Orient ou sur le nucléaire iranien.
"De nombreuses questions sont abordées dans cette plate-forme mais il existe de nombreuses autres plates-formes", a-t-il dit. "Le G8 est un club informel. Personne ne détient de carte de membre et personne ne peut en être exclu", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie russe a accusé les dirigeants du G7 de chercher des avantages en termes de politique intérieure en excluant la Russie du G8.
"C'est une affaire de collaboration. Cela ne doit pas être un moyen pour un membre de profiter d'un autre lorsqu'il en a besoin ou d'ignorer un membre en prenant publiquement des mesures à des fins de politique intérieure", a-t-il dit.