Strasbourg: le pape compare l'Europe à une grand-mère

Le pape François a comparé devant le Parlement européen l'Europe vieillissante à "une grand-mère" affaiblie. Il a exhorté l'UE à devenir une "référence pour l'humanité" et à accueillir et aider les migrants qui affluent sur ses côtes.

L'impression générale donnée par le Vieux-Continent est "celle d'une grand-mère, d'une Europe qui n'est plus féconde et vivante". Alors que le monde est devenu "de moins en moins eurocentrique", a lancé le pape François devant les institutions européennes, dans un long discours au ton très personnel et plutôt critique.

"Le moment est venu d'abandonner l'idée d'une Europe effrayée et repliée sur elle-même", qui soit "un précieux point de référence pour toute l'humanité".

Accueillir les migrants

Le pape a renouvelé son appel de juillet 2013 sur l'île italienne de Lampedusa: "On ne peut tolérer que la Méditerranéenne devienne un grand cimetière! Dans les barques qui arrivent quotidiennement sur les côtes européennes, il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d'accueil et d'aide".

Selon lui, l'Europe doit mettre en oeuvre "des législations qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l'accueil des migrants". Le pape a aussi encouragé un élargissement, particulièrement vers les Balkans "qui ont grandement souffert de conflits passés".

"Les grandes idées qui ont jadis inspiré l'Europe semblent avoir perdu leur attrait pour être remplacées par les technicités bureaucratiques des institutions", a regretté le Saint-Père dans son discours.

Sur la transcendance

"Une Europe qui n'est plus ouverte à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui risque lentement de perdre son âme et cet esprit humaniste qu'elle aime toujours", a par ailleurs affirmé François.

Dans une condamnation indirecte de l'avortement et de l'euthanasie, il a cité "le cas de personnes en phase terminale, des vieux qui sont abandonnés et laissés sans soin, des enfants qui sont tués dans le ventre de la mère".

Il a enfin soutenu que "le christianisme ne représente pas une menace pour le caractère sécularisé des Etats ou l'indépendance des institutions de l'Europe, mais plutôt un enrichissement". Des eurodéputés avaient protesté contre sa venue au nom de la laïcité.

/ATS


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