Les partisans d'une intervention militaire en Syrie se sont heurtés, dès le début du G20 jeudi à Saint-Pétersbourg, à l'intransigeance des Russes et des Chinois. Vladimir Poutine a malgré tout accepté de mettre le sujet officiellement sur la table.
Dès l'ouverture officielle du sommet, le président russe a proposé que la guerre en Syrie soit abordée pendant le dîner de travail du G20. Sa déclaration est tombée quelques minutes après une poignée de main, assortie d'un sourire diplomatique avec Barack Obama, alors que les deux hommes entretiennent de mauvaises relations.
Auparavant, au cours d'une rencontre avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le président américain avait déclaré que les dirigeants mondiaux réunis devraient "admettre que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie n'était pas seulement une tragédie, mais aussi une violation du droit international qui devait être réglée".
Les Etats-Unis et leurs alliés accusent le régime de Bachar al-Assad d'avoir provoqué le décès de centaines de civils avec des armes chimiques le 21 août.
Solution politique prônée
"Ce G20 est dominé par ce qu'il se passe au niveau international et donc par la crise syrienne", a déclaré François Hollande après son arrivée à Saint-Pétersbourg. Le président français a notamment rencontré le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, également favorable à l'option militaire.
Le camp des bellicistes se heurte au soutien indéfectible de la Russie au régime de Bachar al-Assad et à la résistance de la Chine. "La situation actuelle montre que la solution politique est la seule voie" possible pour régler la crise, a déclaré jeudi un porte-parole de la délégation chinoise.
Appel à prier en Suisse
L'Eglise catholique se mobilise aussi d'une manière inédite depuis sa campagne contre la guerre d'Irak en 2003. Le pape François a notamment écrit une lettre à M. Poutine, en tant que président du G20, pour prôner une solution de paix en Syrie.
Les évêques et les abbés territoriaux de Suisse appellent à jeûner et à prier samedi prochain pour la paix en Syrie. Des liturgies auront lieu en de nombreux endroits. La Conférence des Evêques suisses (CES) se joint ainsi à l'exhortation du pape.