Le président de la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie a lancé mardi un appel pressant à relancer les négociations de Genève sur un règlement politique du conflit. Les belligérants doivent, avec le médiateur Lakhdar Brahimi, mettre un terme aux horreurs de la guerre.
"La compassion ne doit pas et ne peut pas suffire. Nous ne pouvons pas continuer à rester assis pendant des années dans cette salle en écrivant des rapports et en tenant des discours nous lamentant sur le sang qui coule dans les rues de la Syrie", a affirmé le président de la commission d'enquête Paulo Pinheiro devant le Conseil des droits de l'homme à Genève.
"Une solution politique négociée doit être recherchée avec une vigueur renouvelée à la fois par les parties au conflit et par les Etats influents. La communauté internationale et les pays de la région doivent prendre les mesures nécessaires pour revitaliser les négociations de Genève", a déclaré Paulo Pinheiro.
Selon lui, "les Syriens se sentent abandonnés et sont désespérés". Mis à part les "efforts valeureux" des organisations humanitaires, la communauté internationale a fait peu de choses, sinon que d'observer les souffrances de ceux qui sont pris dans cet ouragan, a accusé le président de la commission.
Il a exigé que les sièges des villes encerclées soient levés et qu'un accès libre et sans entraves de l'aide humanitaire soit autorisé, conformément à la résolution 2139 adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Dans une mise à jour de son rapport, la commission d'enquête, dont fait aussi partie Carla Del Ponte, constate que la violence ne montre aucun signe d'essoufflement. Plus de cent mille personnes sont mortes. Des milliers d'autres ont été victimes de tortures et des milliers sont portées disparues.
Des violences sexuelles sont commises dans les centres de détention. Un tiers de la population, neuf millions de personnes, a été déplacé. La guerre est devenue encore plus complexe, estiment les experts.