Les groupes rebelles syriens soutenus par les pays occidentaux recrutent des enfants réfugiés dans les pays voisins, annonce l'ONU dans un rapport publié mardi. De son côté, le gouvernement syrien torture des enfants ayant des liens avec les rebelles.
Au tout début du conflit en mars 2011, explique le rapport, daté du 27 janvier et mis en ligne mardi, les militaires syriens étaient en grande partie responsables des infractions graves constatées à l'endroit des enfants. Puis, avec l'intensification des affrontements et la structuration de la rébellion, l'opposition s'est elle aussi rendue responsable d'exactions.
Ce n'est pas la première fois que l'ONU accuse les deux camps d'infractions graves à l'égard des enfants, mais c'est le premier rapport au Conseil de sécurité qui détaille l'ampleur du problème. Il couvre la période allant du 1er mars 2011 au 15 novembre 2013.
Dans le rapport, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon accuse les groupes d'opposition armés de recruter des enfants, qui ont utilisés soit pour des tâches de logistique, soit dans les combats.
Le recrutement d'enfants réfugiés, explique Ban Ki-moon, est favorisé par l'absence de système éducatif ou de possibilité d'emplois, ainsi que par la pression de l'entourage. Les Nations unies disent avoir reçu, de l'intérieur de la Syrie, des informations "concordantes" concernant le recrutement et l'utilisation d'enfants par des groupes affiliés à l'ASL.
Les forces gouvernementales, dit Ban Ki-moon, sont "responsables de l'arrestation, de la détention arbitraire et des tortures d'enfants en raison de leurs liens, présumés ou effectifs, avec l'opposition, et de l'utilisation d'enfants comme boucliers humains."
Entre autres violences, indique le rapport, les enfants sont battus au moyen de câbles métalliques, de fouets et de matraques en bois et en métal. Ils ont aussi été soumis à des chocs électriques.