Syrie: les rebelles syriens demandent des renforts à Qousseir

Les rebelles syriens qui se battent pour le contrôle du verrou stratégique de Qousseir ont lancé mercredi un appel à des renforts. Selon les insurgés, cette petite localité à la frontière syro-libanaise fait l'objet depuis dimanche d'une offensive de l'armée de Damas, épaulée par des militants chiites du Hezbollah libanais.Le président par intérim de la Coalition nationale syrienne (CNS, principale organisation rebelle), George Sabra, a appelé les combattants à envoyer des armes et des hommes dans cette région. Il s'est dit particulièrement préoccupé par les risques de violences interethniques et par "les envahisseurs étrangers" du Hezbollah et de l'Iran."Tous ceux qui ont des armes ou des munitions devraient les envoyer à Qousseir et à Homs pour appuyer la résistance. Chaque balle envoyée à Qousseir et à Homs bloquera l'invasion qui cherche à ramener la Syrie à l'ère de la peur", a-t-il ajouté dans un communiqué.La région de Qousseir revêt une importance stratégique pour le gouvernement de Damas qui veut assurer la liaison entre la Bekaa libanaise, bastion du Hezbollah, et "le pays alaouite" du littoral méditerranéen syrien où vivent de nombreux alaouites, membres d'une branche du chiisme à laquelle appartient le clan Assad.Poste de frontière ferméDe son côte, la Turquie a fermé pour un mois le seul poste-frontière avec la Syrie encore contrôlé par le gouvernement de Damas. Cette mesure fait suite au double attentat à la voiture piégée qui a fait 51 morts la semaine dernière dans la ville turque frontalière de Reyhanli. Ankara a imputé l'attaque à des éléments liés au régime de Bachar al Assad, ce que ce dernier a démenti.Seuls les ressortissants turcs venant de Syrie et les non-Syriens transitant par la Turquie seront autorisés à franchir la frontière. En revanche, personne ne pourra entrer en Syrie par ce poste-frontière, le seul sur les 900 km de frontière qui soit encore géré par les forces régulières.Bientôt "Genève 2"?Les "Amis de la Syrie" se retrouvaient mercredi à Amman pour préparer la conférence de paix internationale "Genève 2" entre régime et opposition, mais aussi discuter des moyens d'aider les rebelles qui subissent un assaut d'envergure de l'armée.Les discussions devaient réunir les chefs de la diplomatie de la Jordanie, de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de l'Egypte, du Qatar - un des principaux bailleurs de fonds de l'opposition syrienne -, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de la Turquie, de l'Allemagne et de l'Italie.L'opposition syrienne était représentée par le nouveau président par intérim de la coalition George Sabra. Dans un premier temps, des sources de l'opposition avaient affirmé que la coalition n'était pas conviée.Avant la rencontre, le secrétaire au Foreign Office britannique, William Hague, a accusé l'Iran et ses alliés du Hezbollah de "consolider le pouvoir" du président Assad et de lui apporter un soutien accru.Hezbollah condamnéEgalement à Amman, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a lui aussi condamné l'implication du Hezbollah dans le conflit syrien en évoquant la présence de plusieurs milliers de combattants chiites libanais sur le terrain.A Bruxelles, des diplomates allemands ont fait savoir que Berlin userait de tout son poids pour soutenir une proposition britannique visant à inscrire le Hezbollah sur la liste de l'Union européenne recensant les "organisations terroristes".Risque de contagionDe passage à Genève, la Commissaire européenne pour l'aide humanitaire Kristalina Georgieva a qualifié d'intolérables les violations du droit international humanitaire (DIH) en Syrie. Elle a en outre exigé une action urgente pour protéger d'une contagion les pays voisins de la Syrie.Les tensions syriennes débouchent sur de fréquents affrontements à Tripoli, dans le nord du Liban, où vivent de nombreux alaouites, minorité issue de l'islam chiite à laquelle appartient le président syrien, Bachar al Assad. /SERVICE


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