La Russie a transmis mercredi aux Etats-Unis des propositions pour placer sous contrôle international l'arsenal chimique de la Syrie. Cette initiative survient à la veille d'une rencontre américano-russe cruciale à Genève qui relance les espoirs d'une solution diplomatique.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui a proposé lundi le démantèlement sous contrôle international du stock d'armes chimiques de Damas, a annoncé un "plan réalisable, précis, concret" pour y parvenir, en concertation avec la Syrie. Moscou a par ailleurs jugé "inacceptable" un projet de résolution préparé par Paris sur les armes chimiques de la Syrie.
Le texte affirme la responsabilité du régime dans l'utilisation de telles armes et envisage l'emploi de la force contre Damas en cas de violations des dispositions de la résolution. Une réunion en urgence mardi du Conseil de sécurité pour discuter du texte a été reportée sine die.
Frappes pas écartées
Confrontés à ce premier refus de Moscou, les présidents américain et français Barack Obama et François Hollande craignent une manoeuvre dilatoire et n'écartent pas la possibilité de frappes militaires. La France restera "mobilisée pour sanctionner l'usage d'armes chimiques par le régime syrien et le dissuader de recommencer", a annoncé la présidence française mercredi.
La cheffe de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton a appelé les membres du Conseil de sécurité de l'ONU à "assumer leurs responsabilités" dans la résolution du conflit syrien.
Qualifiant l'attaque chimique du 21 août de "crime de guerre" et de "crime contre l'humanité", Mme Ashton a affirmé qu'il "ne s'agit pas seulement de résoudre le problème lié à l'utilisation d'armes chimiques, il s'agit de régler le problème dans sa globalité".
L'armée à Maaloula
Quant au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, il a souligné que les "atrocités" commises en Syrie représentent un "échec collectif" de la communauté internationale. Il a appelé une nouvelle fois le Conseil de sécurité à agir.
En Syrie, l'armée est entrée dans le village chrétien de Maaloula, au nord de Damas. Elle y pourchasse des extrémistes sunnites du Front al-Nosra, a annoncé l'agence officielle Sana.