Thaïlande - Nouveaux heurts, première ministre ouverte au dialogue

De nouveaux heurts ont opposé lundi la police thaïlandaise aux manifestants qui souhaitent faire tomber le gouvernement. La Première ministre Yingluck Shinawatra a refusé de démissionner mais elle a réitéré son offre de dialogue, assurant que les autorités n'useraient pas de la force contre les contestataires.

Un mandat d'arrêt pour "insurrection" a été lancé contre le meneur des manifestations Suthep Thaugsuban, qui risque la peine de mort ou la prison à vie, faisant monter la pression sur l'opposant, qui refuse toute négociation.

Des échauffourées ont eu lieu toute la journée de lundi, avec jets de pierres sur la police, qui a répliqué par des canons à eau et un usage intensif de gaz lacrymogènes.

Lors d'une conférence de presse télévisée après une seconde journée d'affrontements aux abords du siège du gouvernement, Yingluck Shinawatra, dont le frère Thaksin avait été renversé par l'armée en 2006, a affirmé que les généraux n'interviendraient pas.

"Je suis prête à tout faire pour que le peuple soit heureux. Mais en tant que Première ministre, ce que je fais doit être en adéquation avec la Constitution", a dit Mme Yingluck, rejetant l'idée d'un "conseil du peuple", non issu d'élections, proposée par l'opposition.

Neutralité de l'armée

"L'armée s'est placée en position de neutralité", a-t-elle déclaré en promettant d'ouvrir "toutes les portes" à la négociation.

Les militaires ont néanmoins arrangé une entrevue dimanche entre Yingluck Shinawatra et le chef des contestataires. Ce dernier, vice-Premier ministre dans le précédent gouvernement, a assuré que cette réunion ne constituait pas des négociations pour mettre fin à cette crise politique.

"J'ai dit à Yingluck que ce serait notre seule rencontre et que nous ne nous reverrions pas tant que le peuple ne l'aurait pas emporté", a dit M. Suthep à ses partisans.

Nouvelle date butoir

Après avoir décrété sans succès dimanche "journée de la victoire", M. Suthep a fixé à mardi une nouvelle date butoir pour que Yingluck Shinawatra, première femme à diriger un gouvernement thaïlandais, renonce au pouvoir.

Il l'accuse d'être la marionnette de son frère Thaksin, exilé à Dubaï afin d'échapper à la justice qui l'a condamné à deux années de prison pour abus de pouvoir.

/ATS


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