Le chef de la junte qui vient de prendre le pouvoir en Thaïlande a annoncé vendredi qu'aucune élection ne serait organisée avant au moins un an. D'ici là, un "conseil des réformes" qui ressemble fort au "conseil du peuple" réclamé par l'opposition sera aux commandes.
Le général Prayut Chan-O-Cha a évoqué "un agenda d'un an et trois mois pour s'acheminer vers des élections", dans un discours télévisé. Cette "feuille de route" prévoit une "première étape" de "réconciliation" nationale pendant deux ou trois mois.
Puis, une "deuxième étape" devrait permettre la mise en place "de réformes", "sans conflit", avec aux commandes un "conseil des réformes" (gouvernement non élu).
Viendrait ensuite la troisième étape, avec des élections nationales. Ce plan de la junte militaire ressemble fort au programme des manifestants d'opposition qui ont réussi, après sept mois de mobilisation, à faire intervenir l'armée dans le conflit politique afin de renverser le gouvernement.
Les manifestants réclamaient la mise en place d'un "Conseil du peuple", non élu, le temps d'adopter des réformes avant toute nouvelle élection, dans un délai de plus d'un an.
"Depuis le 22 mai (date du coup d'Etat), il y a du bonheur", a assuré le général Prayut, qui a fortement restreint les libertés publiques, avec censure, couvre-feu et interdiction de manifester. Le général a appelé la communauté internationale à comprendre que la Thaïlande avait "besoin de temps pour changer les attitudes, les valeurs" et "améliorer la démocratie".
Jeudi, l'Union européenne, important partenaire commercial de la Thaïlande, avait estimé que seul un plan précis sur le retour à la démocratie pourrait permettre "la poursuite de son soutien", évoquant les "convocations" d'hommes politiques et d'universitaires.
Le général Prayut Cha-O-Chan avait déjà évoqué jeudi avec des hauts responsables locaux son plan en trois étapes, vers un retour du pays à la démocratie selon lui, mais sans donner de calendrier.