Turquie: Erdogan prend le risque d'une escalade des violences

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a fait une démonstration de force vendredi à son retour en Turquie après une tournée de trois jours au Maghreb. Devant des milliers de partisans venus l'accueillir à l'aéroport d'Istanbul, il a exigé la fin "immédiate" des manifestations anti-gouvernementales.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lancé vendredi ses partisans dans la bataille pour enrayer le mouvement de contestation sans précédent qui agite le pays depuis une semaine. Il prend ainsi le risque de provoquer une escalade des violences.

Contesté dans les rues d'Istanbul, d'Ankara et des grandes villes turques par une jeunesse qui dénonce l'islamisation rampante de la société et la main-mise de son parti sur le pouvoir, le chef du gouvernement a transformé dans la nuit son retour d'une visite au Maghreb en démonstration de force.

Fidèle au ton ferme qu'il a adopté depuis le début de la crise, il a exigé la fin "immédiate" des protestations. "Les manifestations (...) ont perdu leur caractère démocratique et ont tourné au vandalisme", a-t-il lancé à plusieurs milliers de ses partisans, qui scandaient "nous sommes prêts à mourir pour toi, Tayyip" ou encore "allons-y, écrasons-les tous".

"Ils nous ont demandé le retrait de la police. Et puis quoi encore ? Ce n'est pas un no man's land !", a poursuivi le Premier ministre, qui revendique le soutien d'une large partie de la population.

Virage

C'est la première fois que les partisans du chef de file de l'AKP descendent dans la rue. Et même s'il ne s'agissait pas d'une confrontation directe, elle marque un virage dans la gestion de la crise politique par Recep Tayyip Erdogan.

En outre, selon des médias turcs, un jeune manifestant de 17 ans a été passé à tabac à Eskisehir (nord-ouest) par des hommes armés de bâtons qui l'ont grièvement blessé à la tête.

Les manifestants résistent

Réunis sur l'emblématique place Taksim, dans le centre d'Istanbul, des dizaines de milliers de manifestants ont eux débattu, dansé, chanté, aux cris de "Tayyip, démission". Un rassemblement similaire s'est tenu à Ankara.

/SERVICE


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