Des tirs sur des réfugiés ont fait plusieurs dizaines de tués parmi les civils lundi dans l'Est de l'Ukraine. L'armée et les rebelles se renvoient la responsabilité de ces violences. De son côté, le gouvernement ukrainien change de stratégie face aux rebelles.
Les rebelles ont "tiré sur une colonne de réfugiés près de Lougansk sur la route entre Khriachtchouvate et Novosvitlivka avec des (lance-roquettes multiples) Grad et des mortiers livrés par la Russie", a dit le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko. Il a plus tard évoqué des "dizaines de tués".
Le vice-Premier ministre de la République populaire de Donetsk, proclamée par les séparatistes, Andreï Pourguine, a répliqué en affirmant que les rebelles ne disposaient pas des moyens de mener une telle frappe.
"Les Ukrainiens ont eux-mêmes bombardé constamment cette route avec des avions et des (missiles) Grad. Il semble qu'ils aient à nouveau tué des civils, comme ils le font depuis des mois. Nous n'avons pas les moyens de tirer des Grad dans ce secteur", a-t-il déclaré.
Un site d'information proche des séparatistes a rapporté en revanche que rebelles et armée ont échangé des tirs d'artillerie dans le secteur où circulaient les cars de réfugiés.
Selon M. Lyssenko, ces réfugiés ont emprunté un couloir humanitaire au nord de Lougansk, bastion des insurgés prorusses, par lequel plus de 1800 personnes ont fui la ville en deux jours. Ils sont ensuite tombés "en pleine zone de combats" alors que les rebelles menaient une contre-offensive contre les forces gouvernementales dans la localité de Khriachtchouvate.
Dans ce contexte, le président ukrainien Petro Porochenko a amorcé lundi un changement dans sa stratégie militaire pour le conflit dans l'est de l'Ukraine. Il entend désormais regrouper ses forces pour isoler les zones contrôlées par les rebelles et couper leur accès à la frontière russe.
M. Porochenko a par ailleurs confirmé les déclarations du "Premier ministre" rebelle Alexandre Zakhartchenko, qui s'était félicité vendredi d'avoir reçu des blindés et 1200 soldats venus de Russie, où ils ont suivi un entraînement de quatre mois. Cette information avait été démentie par Moscou.
Sur le front diplomatique, peu de progrès ont été faits lors de la réunion dimanche à Berlin entre les chefs de la diplomatie ukrainien, russe, français et allemand. Le convoi d'aide humanitaire russe destiné aux populations de l'Est était toujours bloqué à la frontière, pour la cinquième journée consécutive.